Ta Biographie
DOSSIER CONFIDENTIEL - SERVICES SECRETS
FICHE N°XZX733-KT
Renseignements GénérauxKarol Tomasz est né le lundi 3 août 1908, à Olszanka, une ville située dans le sud-est de la Pologne, placée à cette époque sous contrôle autrichien, entre la ville de Lublin et la frontière russe.
Informations sur la famille :Son père se nomme Pawel Tomasz, né le 16 octobre 1871 à Lublin (Pologne autrichienne). Avant la guerre, il exerçait la profession de banquier.
Sa mère se nomme Hilda Tomasz, née le 21 janvier 1876 à Olszanka (Pologne autrichienne), sous le nom de jeune fille Halborn. Selon nos dernières informations, elle exerçait la profession de couturière de façon libérale, tout en tenant le foyer.
Le couple Tomasz a eu trois enfants :
- Adam, né le 9 avril 1906 et mort le 12 octobre 1908 de la tuberculose.
- Karol, notre principal concerné.
- Anna, née le 21 juillet 1911.
Il est important de noter que tous la famille Tomasz est d'origine juive, mais que Karol ne l'est pas, malgré les différents raccourcis que les gens ont pu prendre sur son compte.
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Enquête privéeL'obtention d'informations au sujet de Karol Tomasz n'est pas une chose aisée, du fait notamment de la perte de contact avec les autorités polonaises. Néanmoins, certaines informations ont pu être récupérées, notamment grâce à l'interrogatoire de Jan Helmut, un ami d'enfance de Tomasz, recruté par la Royal Air Force en janvier 1940. En voici le compte-rendu.
Agent Bishop :Monsieur Helmut, que pouvez-vous nous dire sur Karol Tomasz ?
Jan Helmut :Karol ? Vous faites une erreur en ne l'acceptant pas dans vos rangs ! C'est le meilleur pilote que j'ai connu !
Agent Bishop :Ca, ce n'est pas à vous de le déterminer. Vous êtes son ami d'enfance, n'est-ce pas ? Comment vous êtes vous connus ?
Jan Helmut :Nous étions voisins. Ses parents habitaient à deux pâtées de maison. Il s'agissait de gens bien, vous savez. Respectables et bien élevés. Karol était un peu leur fierté.
Agent Bishop :Plus de détails, Mister Helmut, plus de détails... Racontez-moi tout.
Jan Helmut :Si vous voulez... Karol a deux ans de plus que moi. Nous nous sommes réellement rapprochés lorsque ma mère venait voir la sienne pour faire repriser mes vêtements. Ils ne possédaient pas grand chose, pour une famille de banquier, mais ils vivaient bien. Karol et sa soeur étaient choyés. Il prenait très à cœur son rôle de frère aîné ! Il lui arrivait fréquemment d'aider sa mère à s'occuper de la petite, Anna. On a grandi dans notre quartier, comme si nous étions en terrain conquis. Il y avait une petite bande, on l'appelait le gang des verrues, enfin c'est Karol qui a trouvé ce nom parce qu'il trouvait que le chef ressemblait à une verrue. Bref, pendant un petit temps, ils nous ont laissé tranquilles. Et puis ils ont commencé à venir chercher des noises pour une histoire de billes. Karol ne s'est pas laissé faire, nous nous sommes battus contre ces gars, mais ils étaient plus nombreux. Alors au bout d'un moment, on s'est fait dépouiller de nos billes, vous pensez bien ! Mais Karol, lui, il n'a pas lâché prise, le lendemain, il est revenu à la charge... encore et encore les jours suivants. Jusqu'au jour où, surement par pitié ou admiration, la bande a fini par nous intégrer et nous rendre nos billes. La Verrue était impressionnée !
Agent Bishop :Hum... cette bande était-elle vouée à devenir un groupe fanatique ?
Jan Helmut :Fanatique ? Bien sûr que non ! Nous étions tous devenus amis ! Nous n'avons commis aucun larcin ni aucune agression ! Karol s'en serait dissocié aussi sec ! Quel genre de fanatisme vous attendriez ?
Agent Bishop :Le national socialisme par exemple.
(Grand silence)
Jan Helmut :Vous blaguez ?
Agent Bishop :Pas le moins du monde. Pilote polonais, qui cherche à intégrer la Royal Air Force, après avoir fait un séjour nébuleux en Roumanie puis en France... qui revient sur sa décision de ne pas intégrer nos forces... six mois plus tard. Nous avons nos sources. Stefan Heckert, ce nom vous dit-il quelque chose ?
Jan Helmut :Oui bien sûr, c'était lui la Verrue ! Mais je ne vois pas le rapport !
Agent Bishop :Nous l'avons arrêté alors qu'il tentait de communiquer avec Berlin sur les positions de nos bases aériennes. Il était membre d'une branche de la Gestapo et espion au sein de notre division communication.
Jan Helmut :Ce n'est pas possible ! Stefan n'aurait jamais...
Agent Bishop :Collaboré avec l'ennemi ? La preuve que si. Cessez donc d'être naïf. Ce n'est pas le premier polonais qui tente de nous infiltrer. Mais, bref, revenons-en à ce qui nous intéresse. Je vous le répète, donc, votre groupe a-t-il eu une dérive et une orientation fanatique ?
Jan Helmut :Non ! Bien évidemment que non ! Karol hait les nazis ! Tout comme il méprise les communistes ! C'est un soldat fidèle et droit ! Un pur patriote ! Mais il n'est pas un nationaliste ! Il aime son pays ! Il a toute sa famille qui est restée là-bas ! Vous croyez vraiment qu'il irait jusqu'à les trahir et salir son nom ? Son histoire ?
Agent Bishop :Il ne serait pas le premier...
Jan Helmut :Arrêtez vos conneries ! Vous ne le connaissez même pas ! Il est loyal et intègre. Notre bande n'était qu'une bande de quartier, on s'amusait, on se serrait les coudes. Karol a aidé Stefan à séduire une fille, il faut dire que lui, il les attirait toutes. Mais ça s'arrêtait là. Il n'y avait ni religion, ni idéologie quelconque ! Et puis, quand la bande s'est séparée, Karol était encore jeune !
Agent Bishop :Quel âge ?
Jan Helmut :Je n'en sais rien moi... 16... 17 ans...
Agent Bishop :Pourquoi la bande s'est-elle séparée ?
Jan Helmut :Parce que nos voies se sont dissociées. Stefan et les autres ont fait des études, l'un pour être ingénieur, les autres pour faire des professions manuelles ou agricoles. Karol lui était destiné, par ses parents, à devenir un banquier. Il a donc fait des études d'économie tandis que moi, assez jeune, dès que j'ai pu, je me suis engagé dans l'armée.
Agent Bishop :Si selon vous, Karol est déterminé, pourquoi n'a-t-il pas accepté notre proposition lorsque nous l'avons formulée ?
Jan Helmut :Honnêtement, je pense que c'est parce qu'il refusait de ne pas pouvoir se battre en France. Il ne me l'a jamais dit clairement, mais il m'a fait comprendre qu'il ne partirait pas. C'est un battant, un jusqu'au boutiste. Je vous l'ai dit tout à l'heure, il n'abandonne pas, il a une forte personnalité. Vous pouvez compter sur lui pour ne pas abandonner le champ de bataille. Il mourra aux commandes de son avion !
Agent Bishop :Vraiment ?
Jan Helmut :Oui ! Je ne compte même plus le nombre de fois où il nous a sauvé la vie. Sous ses ordres, nous avons eu des blessés, légers mais aucun mort. Il veille sur ses hommes comme s'il s'agissait de sa famille. Et puis attendez un peu de le voir en chasse. Il ne rate pas ses cibles et il est intouchable. Dans les airs, c'est un dieu vivant. C'est notre Kobra !
Agent Bishop :Nous verrons bien...
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- Karol ! Je vous en prie, asseyez-vous. Vous permettez que je vous appelle Karol.Le sus-nommé posa son regard sur l'officier anglais avec qui il allait une nouvelle fois devoir s'entretenir. Il fronça ses sourcils épais et répondit, froidement et sûr de lui :
- Capitaine Tomasz. Nous n'avons pas taillé les luths ensemble.Son interlocuteur fut surpris par autant d'aplomb. Pour lui, une douche froide aurait été meilleure. Il s'assit derrière son bureau tandis que Karol, lui, resta debout. Il portait son uniforme polonais, avec une attitude irréprochable et exemplaire ! Pas un faux pli, pas une imperfection. Il pouvait remercier Victoria pour cela. Et il le ferait, probablement... plus tard. Pour l'heure, il était impressionné, dans le mauvais sens, par la façon dont les choses s'enchaînaient dans cette administration bureaucrate... Comment les anglais pouvaient encore être sur la carte avec autant de paperasse et de formalités ?
- Y'a-t-il un problème, Capitaine ?Karol sentait qu'il avait vexé l'égo de cet officier un peu trop pompeux et amical. Ici, on le considérait comme un espion, il n'allait pas non plus faire comme si de rien n'était ! Cette situation l'agaçait au plus haut point. Il répliqua :
- Sauf votre respect, Lieutenant, il y a un véritable problème. Il se surnomme la guerre et il fait rage dehors, pendant que nous perdons encore une fois notre temps ici !- S'assurer que vous êtes fiable n'est pas une perte de temps mon ami.- J'ai été interrogé, fouillé, vous épluchez chaque détail de ma vie, vous me convoquez pour me poser cent fois les mêmes questions... qu'est-ce vous voulez de plus ?Patient l'officier anglais s'enfonça dans son fauteuil et reprit, méthodique :
- Comprenez bien Capitaine, que nous devons être vigilants sur les espions œuvrant pour Berlin dans nos rangs.Karol souffla alors fortement d'exaspération et s'énerva :
- Qu'est-ce qu'il vous faut comme preuve, à la fin ? Vous m'observez, vous savez que je suis à la recherche d'informations concernant ma famille ! Vous avez vu mes états de service ! Je vous ai tout dit ! Tout ce que vous vouliez savoir ! Et pendant ce temps là, je suis cantonné ici, au sol, sans pouvoir me battre !- Justement, pouvoir vouloir à tout prix vous battre ?- C'est ma vie ! Vous vous levez le matin pour poser vos fesses dans ce fauteuil ! Moi je me lève pour me battre, parce que c'est dans mon sang !- Ca suffit Capitaine ! Je ne tolèrerai plus aucun manque de respect de votre part.Karol haussa les épaules et lâcha, amer :
- Je sais, je sais ! J'ai compris ! - Vous serez dorénavant placé sous l'autorité de Samuel Anderson, qui est un instructeur de renom. Il déterminera si vous avez fait vos preuves. Rompez. Le Lieutenant l'invita alors à sortir du bureau, le visage fermé. Karol quitta la pièce, les traits tirés par la colère. Victoria se trouvait en face de lui, comme en attente d'un compte-rendu positif de sa part. Mais à voir les expressions des deux officiers, elle savait instinctivement que ça ne s'était pas bien passé. Karol passa à côté d'elle sans desserrer les dents. On sentait toute la colère en lui. Alors qu'elle le suivait dans les couloirs de la base :
- J'en ai ma claque ! Ras le bol de devoir me justifier devant des petits cons prétentieux assis derrière un bureau alors que le monde s'écroule ! La guerre sera finie que je n'aurais même pas pu décoller ! Qu'ils aillent au diable, tous autant qu'ils sont !Il ne lui laissa pas le temps de répondre. Il entra dans sa cabine et ferma violemment la porte dans un claquement, laissant Victoria seule face au pan d'acier grisâtre.
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Rapport de recrutementNous accusons réception ce jour de la candidature du Capitaine Karol Tomasz pour intégrer la Royal Air Force.
Ses états de service ont fait forte impression. Le niveau de pilotage est au delà de la maîtrise. Officiellement, il a abattu une dizaine d'appareils depuis ses débuts dans l'armée polonaise, sans jamais être touché.
Sa carrière a commencé le 15 octobre 1928, date à laquelle il a quitté la Faculté de Sciences Économiques de Lublin pour intégrer contre toute attente, l'école des cadets officiers de la force aérienne de Deblin.
Il a effectué un entrainement irréprochable pendant 3 années consécutives avant de recevoir officiellement, le 15 janvier 1933, son statut de pilote au sein du premier régiment polonais aérien, affecté à Varsovie.
Il a gravi les échelons de façon très fulgurante, ce qui démontre que nous avons là un soldat avec un fort potentiel. Durant la lutte armée de la Pologne contre les invasions bolchéviques de Russie, il a abattu pas moins de six Polikarpov R.5 sans endommager son appareil.
Ces exploits lui ont permis d'occuper le grade de Capitaine, en dépit des nombreuses insultes antisémites qu'il a reçu, notamment de la part de certains ses coéquipiers.
Les entretiens que nous avons eu avec lui, ont démontré un fort tempérament, de la détermination et aussi une forme d'indiscipline qu'il conviendra de canaliser. En effet, le 17 août 1936, il est transféré par l'état major polonais dans une école d'instruction pour le pilotage à Deblin à la suite de l'agression d'un autre pilote, qui espionnait pour le compte de l'Allemagne et qu'il a surpris sur le fait.
Il a œuvré en tant qu'instructeur jusqu'au début de la guerre où il a été appelé pour défendre son pays. La Pologne, pour les raisons que nous connaissons a du capituler et l'escadron de Tomasz a été envoyé en Roumanie. Il apparait d'après les témoignages des autres pilotes polonais interrogés que cette "mission", destinée officiellement à récupérer de nouveaux avions plus puissants, a été un prétexte pour les éloigner du pays.
Afin d'éviter le piège à ses hommes et une capture par les Allemands, Karol Tomasz a entrainé ses congénères jusqu'en France pour continuer la lutte. Durant le voyage, il a piégé deux avions nazis et fait sauter un pont afin de laisser leur convoi s'échapper.
Lors de son arrivée à Paris, le 25 novembre 1939, il s'est engagé, avec le reste de son escadron dans le combat aérien au côté des forces françaises. Mais très vite la débâcle apparut sur le front, concentré sur la ligne Maginot. Il a été le seul membre de son groupe à refuser notre offre d'intégrer l'escadrille 303, en janvier 1940.
De cette période jusqu'à la capitulation de la France en juin 1940, nous n'avons aucune information officielle. Il aurait cependant abattu trois avions allemands, selon ses dires. L'intégration de la Royal Air Force nécessite une enquête préalable sur cet individu, qui s'il ne démérite pas par ses actions, est marqué par une importante zone d'ombre et un changement soudain d'avis concernant l'offre que nous lui avons faite précédemment.
Sa maîtrise de l'anglais n'est pas parfaite mais cela reste compréhensible, suffisamment pour faire avancer les enquêtes internes. Le suivi du dossier est effectué par Victoria Irvin, responsable de son recrutement et qui par la même occasion est également un de ses principaux soutiens.
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Rapport disciplinaireKarol Tomasz a été reçu aujourd'hui suite à la demande de son instructeur, Samuel Anderson pour insubordination. En des termes peu élogieux, le Capitaine Tomasz a comparé Anderson à un "petit enfoiré américain prétentieux qui cherche à péter plus haut que son cul", pour reprendre ses propos.
Ce n'est pas la première fois que nous avons affaire à Tomasz pour de l'insubordination envers ses supérieurs. Cet homme semble incapable de se contrôler et d'accepter l'autorité. Nous avons donc pris la décision de le mettre à pied pour une semaine.
Comme l'a précisé l'instructeur Anderson lors de notre entrevue : "Tomasz est un excellent pilote, doté d'un talent inné. Mais le talent ne fait pas tout. C'est une tête brûlée, qui s'estime au dessus des règles. Il n'est pas gérable et pourrait même, sans changement d'attitude, être préjudiciable."
Son cas est sensible. Les rapports le concernant en font un pilote émérite et engagé. Si sa loyauté n'a pas encore été pleinement confirmée par nos enquêtes, Victoria Irvin s'en est portée garante, ainsi que d'autres officiers. Il bénéficie de surcroît d'une importante admiration de ses anciens coéquipiers polonais. Sa mise à pied a donc été effectuée dans le plus grand secret pour ne pas éveiller les tensions plus que nécessaire.
Il semble qu'il existe entre Anderson et lui, une importante rivalité, liée au fait que Tomasz estime n'avoir plus rien à apprendre de quiconque. Il conviendra de veiller à ce qu'ils n'en viennent pas aux mains...
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Interrogatoire de Karol TomaszAgent Flaherty :Capitaine Tomasz, les rapports indiquent que vous avez été suspendu de votre poste de pilote à Varsovie pour être envoyé à Deblin, dans une école d'instruction, à la suite d'une agression.
Karol Tomasz :Oui et alors ?
Agent Flaherty :Pour quelle raison ?
Karol Tomasz :Parce que je suis un pauvre ivrogne qui frappe sur les autres, je suis sûr que c'est ça qui se dit dans votre "rapport" ! N'est-ce pas ?
Agent Flaherty :Capitaine, je ne suis pas là pour plaisanter. Si vous ne voulez pas répondre à mes questions, la porte de sortie est derrière vous.
Karol Tomasz :Ca va, ça va ! Ils m'ont viré parce que j'ai éclaté la tête d'un boche qui était là pour nous espionner. Ca n'a pas plu à l'état major de retrouver ce type avec les lèvres explosées et trois côtes cassées. Ce n'est pas de ma faute si les soldats allemands se cassent comme de la porcelaine dès qu'on les bouscule un peu !
Agent Flaherty :Je ne comprends pas... pourquoi vous muter ailleurs ?
Karol Tomasz :Vous ne comprenez pas parce que vous êtes un britannique. La majorité de l'état major était bienveillant vis à vis de l'Allemagne, qu'ils voyaient comme un rempart contre les soviétiques. Que moi, un sale juif comme ils m'appelaient, alors que je ne suis même pas juif moi-même, j'aille fracasser un allemand, ça faisait tâche. Alors ils m'ont éloigné, pour préserver leur "diplomatie".
Agent Flaherty :Ce n'est pas logique.
Karol Tomasz :Oh si, ça l'est... en Pologne, les juifs étaient considérés comme des animaux. Être enfant de juifs suffisait à vous catégoriser... J'en ai entendu des insultes... elles ont davantage plu que les bombes !
Agent Flaherty :Si vous le dites... Le rapport indique également que vous avez créé une sorte de clan autour de vous...
Karol Tomasz :Ce n'est pas un clan, c'est une équipe !
Agent Flaherty :Des hommes qui vous suivent tel un gourou et vous défendent bec et ongles... ça s'appelle un clan.
Karol Tomasz :Fermez-la ! Ce sont des hommes, que j'ai eu l'honneur de former et qui ont été floués par l'état major ! Vous ne savez pas de quoi vous parlez ! Je ne sais pas ce qu'il est advenu de ma famille, ni si je la reverrais un jour ! C'est pareil pour eux ! Ces hommes sont devenus ma famille ! Je les ai laissé vous rejoindre lorsque vous leur avez demandé, sans sourciller, je les ai même poussés à y aller. Vous connaissez beaucoup de gourous qui agissent ainsi ?
Agent Flaherty :Pourquoi ne pas avoir accepté ? La RAF n'était pas assez bien pour vous ?
Karol Tomasz :Vous me fatiguez. Je n'abandonne jamais. Je me bats tant qu'il y a de l'espoir !
Agent Flaherty :Mais vous avez fui vers la Roumanie, puis vers la France, puis ici...
Karol Tomasz :Je ne suis pas suicidaire ! J'ai fait ce qui était le plus intelligent pour le groupe et pour moi-même. Il y a quelques semaines, l'armée française existait encore et peut-être d'ailleurs que si vous autres, les britanniques, vous vous étiez bougé les fesses, la France serait toujours libre !
Agent Flaherty :Vous dépassez les limites !
Karol Tomasz :Non, vous les dépassez ! Vous cherchez à me piéger, à m'exclure mais je ne vais pas me laisser faire, ça je peux vous l'assurer ! Ce cirque est terminé. Convoquez moi si vous avez des questions originales à me poser !
Agent Flaherty :Je vous déconseille de sortir.
Karol Tomasz :Sinon quoi ? Vous écrirez un rapport. Faites donc. De toute façon, vous ne savez faire que ça.
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Dossier médical de Karol TomaszNom : Tomasz
Prénom : Karol
Né le 3 août 1908 à Oslanzka (Pologne)
Sexe : Masculin
Situation maritale : Célibataire
Enfant(s) : Aucun
Taille : 185 cm
Poids : 80 kg
Couleur des yeux : Bleus
Couleur des cheveux : Châtains
Informations complémentaires : ORIGINES JUIVES
J'ai reçu ce jour Monsieur Tomasz pour sa visite médicale de contrôle. L'examen physique n'a révélé aucune anomalie.
Pouls : 70 battements/minute
Tension artérielle : 12/7
Le patient ne présente aucune anémie ou carence.
Les résultats aux tests auditifs et visuels sont excellents. Aucun trouble moteur.
Le sommeil du patient est décrit comme léger par celui-ci, probablement lié à un résidu de traumatisme découlant de la guerre.
Les tests comportementaux révèlent une forte personnalité, saine.
La dentition est impeccable.
L'examen de palpation n'a démontré aucune anomalie quelconque.
Le sujet est en bonne santé, apte au combat et au poste de pilote.
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Interrogatoire de Karol Tomasz au sujet de ses relationsAgent Harmann :Capitaine Tomasz, quelles relations entretenez-vous avec Vivian Avery ?
Karol Tomasz :En quoi ça vous regarde ?
Agent Harmann :Nous nous intéressons de près à vos différentes escapades dans Londres.
Karol Tomasz :Vous n'avez vraiment que ça à faire !
Agent Harmann :Vous êtes toujours sous surveillance. Répondez à ma question : avez-vous une liaison avec Madame Avery ?
Karol Tomasz :Oui, elle et moi nous côtoyons. Mais je ne vois pas où est le problème.
Agent Harmann :Nos agents de terrain nous ont rapporté que vous étiez parti en exploration de Londres. Dans quel but ?
Karol Tomasz :C'est ça qui vous inquiète ? Nous n'explorons pas Londres pour des missions de reconnaissances ennemies ! C'est une histoire plus banale !
Agent Harmann :Racontez-la quand même...
(Soupirs exaspérés)
Karol Tomasz :Ca remonte en 34, en Pologne. Vivian avait fait le déplacement pour photographier Varsovie. J'étais pilote à ce moment là et un jour, je l'ai entendue négocier avec un autre pilote pour avoir une vision aérienne de la ville. Personne n'acceptait de l'aider et c'est ce qui m'a poussé à le faire.
Agent Harmann :Pourquoi donc ?
Karol Tomasz :Pour emmerder l'état major en premier lieu. Et puis aussi parce que Vivian est un joli brin de fille !
Agent Harmann :Vous avez donc une liaison !
Karol Tomasz :Non. Nous avons eu une liaison, qui n'a duré qu'une nuit. Après qu'elle ait eu ce qu'elle était venue chercher, nous nous sommes laissés aller à une nuit d'ivresse. Et puis le lendemain, elle est revenu ici, à Londre pour continuer son travail.
Agent Harmann :Je ne comprends toujours pas le rapport avec votre exploration de Londres !
Karol Tomasz :Elle me rend la pareille ! Je lui ai montré tout Varvosie, elle me montre tout Londres. Big Ben est impressionnante d'ailleurs, je dois bien l'admettre.
Agent Harmann :Et c'est tout ?
Karol Tomasz :Ben oui... je vous avais dit que c'était une histoire banale !
Agent Harmann :Vous semblez avoir une fâcheuse tendance à entretenir des relations ambiguës avec celles qui vous soutiennent... Le Caporal Irvin par exemple.
Karol Tomasz :Il n'y a rien entre Vicky... Victoria et moi ! Elle m'aide plus que personne d'autre ici !
Agent Harmann :Un de nos hommes vous a surpris l'autre jour en train de la lorgner, Capitaine...
Karol Tomasz :Décidément, vous les anglais, vous devriez arrêter de boire pendant le service, c'est un problème ! Vous avez fini ?
Agent Harmann :Pour le moment oui, mais je vous garde à l'oeil...
Karol Tomasz :Ouais, ouais... vous fatiguez pas, je sais.