FOOD & SUPPLIES ☎ Le rationnement pendant la guerre

Juste avant la guerre, le Royaume Uni importait plus de la moitié de sa nourriture. Une fois la guerre commencée et la menace des Uboats allemands sur les vaisseaux marchands et de ravitaillement britanniques présente, l’économie britannique s’en fait presque immédiatement sentir, notamment par le manque de nourriture, notamment les pommes de terres, indispensables à la population, mais pas que. Le tissu – et donc les vêtements – le métal… Tout est rationné. Il faut donc trouvé de nouveaux moyens de palier à ces manques. Pour remplacer les 30 000 fermiers et ouvriers agricoles mobilisés, 90 000 jeunes femmes sont mobilisées pour la Women Land Army, les remplaçant, mais visant aussi à augmenter la production et la densifier. De son côté, le Women Voluntary Service veille à ce que chacun ait son propre petit potager quand la possibilité existe, et distribue un calendrier des fruits et légumes par saison, facilitant ainsi leur culture.

Mais cela ne suffit pas, et très vite, tout est rationné. Tout achat de nourriture est limité aux tickets de rationnements, consignés dans un carnet à la semaine, livret qu'on ne doit jamais quitter. Le livret est mit à jour en permanence, et doit l'être pour avoir de nouveaux tickets. Une fois par semaine, ceux-ci doivent être vérifiés. Il est pourtant impossible de se faire ravitailler en ticket dans un autre centre que celui rattaché à son adresse, pour éviter les fraudes.

Voici un tableau des quantités de nourriture allouées aux adultes (cliquez pour voir en grand)



Mais la nourriture n'est pas la seule chose à être rationnée: la plupart des matériaux utilisés pour les cosmétiques et les produits de beautés (le nylon des bas) étant réquisitionnés pour l'effort de guerre, il devient extrêmement difficile de s'en procurer à moins de faire partie des personnes les plus riches d'Angleterre. Les jeunes femmes feintent pour continuer à paraître plus aisées et belles, car la guerre n'arrête pas la jeunesse. On utilise des crayons noirs ou de l'eye-liner pour imiter la couture des bas derrière la jambe, une manière de montrer que quoi qu'il se passe et quoi que le Blitz pousse à faire, on trouvera toujours un moyen de le remplacer, de faire semblant et de continuer à vivre.

Le tissu l'est également. On obtient 66 coupons de rationnement pour les adultes, 20 de plus pour les enfants, ce qui n'est pas grand chose, le tissu étant reservé aux militaires. Cela permet à peine de s'acheter un manteau neuf par an.

Se marier avant la guerre coûtait déjà cher, pendant la guerre, avec la restriction, le prix paraissait encore plus important, en terme de nourriture, mais aussi et surtout pour la robe de la jeune fiancée. On ne pouvait obtenir que 66 coupons par personne et par an pour les adultes, totalement insuffisants pour pouvoir se payer une robe, ou ne serait-ce que le tissu nécessaire à faire celle-ci. Malgré des courriers pressants envoyés par les officiers femmes aux responsables des auxiliaires féminines, ainsi qu’aux différents ministères, dont le Board of Trades, responsable de l’attribution des coupons et des ressources, le nombre de coupons attribués ne changera pas de toute la guerre. Madame Whateley, contrôleur de l’ATS, a donc la grande idée de mettre en place un nouveau système, où des femmes possédant une robe de mariée, peuvent la vendre uniquement contre de l’argent, ne demandant pas de coupons de tissu en échange, puisqu’il s’agissait d’un système de particulier à particulier . Après quelques difficultés de mise en place, et la pensée parmi la plupart des dames du Women’s Consultative Committee que cela ne fonctionnerait jamais, en cette période de guerre et de restriction où toute somme d’argent est bonne à prendre, l’idée remporte un grand succès, et chez les jeunes militaires préparant leur noce, et chez les civiles voulant augmenter leur revenus. Il fallait bien évidemment vérifier les robes, les remettre au goût du jour, les reprendre parfois ici ou là pour avoir l’impression d’une robe faite sur mesure, mais dans l’ensemble, la plupart des jeunes femmes engagées dans l’effort de guerre étaient ravies de cet arrangement.

L’autre solution, choisie par plusieurs jeunes femmes, était de se marier en uniforme . Solution plus économique, puisqu’elle n’impliquait pas l’achat de robes de mariées, chose que, même en seconde main, certaines ne pouvaient pas se permettre.

Enfin, la dernière chose d'importance, est l'essence. La priorité passe encore une fois à l'armée, qui en a besoin pour les avions, les voitures, les bateaux et bien d'autres engins. Il est donc vivement déconseillé de conduire et les voitures se font reléguer au garage, le vélo est le moyen de transport personnel privilégié.

Le rationnement est donc présent tout le temps, partout, on manque de tout (café, denrées alimentaires) et affectera obligatoirement la vie de vos personnages.