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 Une guerre d'ego sans fin (Samuel & Karol)

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Samuel Anderson
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MessageSujet: Une guerre d'ego sans fin (Samuel & Karol)   Une guerre d'ego sans fin (Samuel & Karol) EmptyMar 24 Nov - 22:43

Instructeur n'avait rien de passionnant, enseigner l'aviation britannique à des pilotes confirmés mais étrangers, c'était un peu comme parler à un mur. Heureusement que la plupart avaient une bonne connaissance de la langue de Shakespeare, sinon il y aurait de quoi s'arracher les cheveux. Le lieutenant Anderson n'avait jamais eu une grande patience dans la vie, être né avec une cuillère en argent dans la bouche et d'avoir tout à portée de main n'avait pas aidé. Et s'il avait du se battre pour monter les échelons de l'armée, comme ceux de la gloire au cricket, rien n'allait jamais vite pour lui. Lors de la bataille d'Angleterre, il avait espéré être décoré pour sa bravoure, voire même passer capitaine. Au lieu de cela, son avion n'était plus qu'un tas de ferraille brûlé au milieu d la campagne anglaise et lui avait été relégué comme instructeur en attendant un nouvel avion.

Et comme deux fois par semaine, il était chargé de parler face à des pilotes volontaires du monde entier, de les former sans pour autant divulguer les secrets de l'aviation britannique. Et quand certains avaient enfin la chance d'être validé, il leur apprenait à piloter, rares instants où il pouvait voler, malheureusement instants trop courts. Le reste du temps, il passait son temps à courir un peu partout pour avoir son avion, et s'occuper du ravitaillement. En posant son sac sur son bureau, Sam se disait qu'il n'avait pas signé pour devenir un bureaucrate … sinon il aurait suivi la voie de son père !

Les pilotes en devenir arrivaient enfin et prenaient place derrière les différentes tables. Beaucoup de polonais, de tchèques, quelques belges et français qui attendaient que leur instructeur, et le ministère, décident qu'ils n'étaient pas des espions ou des incapables, qu'ils pouvaient voler. En attendant, chacun répondit à son nom durant l'appel et le cours put commencer. Aujourd'hui, on parlait de la Luftwaffe, de sa composition et de ces différents modèles. Samuel avait appris très vite ces choses là durant sa formation, il savait distinguer un avion chasseur d'un bombardier sans pour autant savoir dire leurs noms. Mais là, il devait faire l'effort de ne pas écorcher ces affreux mots germaniques avec beaucoup trop de lettres. Il montrait des diapositives pour illustrer son propos

Les avions de chasse, les Messerschmitt Bf 109, sont rapides et dotés d'un moteur puissants. Peu d'avions sont capables de les surpasser … sauf les britanniques bien sûr. On les reconnaît à …

Il se tut car la porte de la salle s'ouvrit. Peut être un officier venu inspecter, ou un membre du ministère de l'air venu chercher un des hommes ici présent. Non, Samuel constata avec dépit qu'il s'agissait d'un de ses meilleurs élèves au sens professionnel, mais un des pires au sens moral : le capitaine Tomasz.

Tomasz, vous êtes en retard. Vous avez de la chance que je ne vous ai pas radié de la liste dés le départ. Il y a un siège ici.

Il montra une table vide sur le côté. Quand les pilotes ne se présentaient pas et n'avaient pas un justificatif valable, ils étaient radiés et il fallait recommencer depuis le début. Heureusement, la plupart voulait tellement s'engager qu'ils étaient là même 20 minutes avant le cours. Après tout, à part faire des papiers et prier pour qu'ils soient acceptés, ils n'avaient pas grand chose à faire de leurs journées. Samuel bénissait Dieu pour l'avoir fait naître dans l'empire britannique, il n'avait rien eu à faire, à part sa formation au Canada, la Grande Bretagne lui avait tendu les bras, et il avait pu voler dés qu'il en a eu l'occasion. A dire vrai, il n'aurait pas supporter de rester assis sur une chaise à écouter quelqu'un parler d'avions nazis, sans doute se serait-il comporter comme Karol Tomasz, vu qu'ils avaient le même caractère, deux grosses têtes brûlées impatients de pouvoir voler. Sans doute pour cela qu'ils ne pouvaient pas se voir.

Samuel continua son exposé sur l'avion du jour, un des plus performants au monde. D'ailleurs, c'était un de cela qui avait endommagé l'aile de son avion et l'avait fait frôler la mort.

Si un jour vous vous retrouvez face à un Messerschmitt Bf 109, vous avez intérêt à être plus rapides que lui dans les coups, car ses deux MG 17 ont une capacité de 800 coups … les allemands ont le tir rapide …

Il avait le sourire mais ne l'aurait pas longtemps. Le lieutenant Anderson venait de faire une faute dans son discours. Les MG 17 ont une capacité de 1000 coups, et non pas 800. A tous les coups, quelqu'un allait relever, et je vous mets dans le mille sur celui qui en ferait la remarque …


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Karol Tomasz
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MessageSujet: Re: Une guerre d'ego sans fin (Samuel & Karol)   Une guerre d'ego sans fin (Samuel & Karol) EmptyLun 30 Nov - 0:08

Karol vivait vraiment des moments difficiles. Il avait beau essayer d'apercevoir Victoria, celle-ci l'évitait précautionneusement. Plusieurs fois, il fut devant son bureau mais personne ne vint. La jeune femme, informée, sans doute, par ses collègues le fuyait. Pour le polonais, après l'incompréhension et la peine, s'installait maintenant la vexation. Il n'était pas un grand gamin. Si le Caporal ne souhaitait plus le voir, elle aurait au moins pu le lui dire en face à face. Et lui expliquer pourquoi. Il doutait fortement que partir sans un mot lors d'un bal soit très poli, surtout ici, en Grande Bretagne ! L'épisode l'avait rendu nerveux. Il payait cher ses sentiments, malheureusement, il ne pouvait les refouler, les nier ou les mettre de côté, même un instant. Alors, il mit au point une stratégie. Puisqu'elle refusait de croiser sa route, il forcerait le destin. Quoi de mieux pour être convoqué par son supérieur que de manquer de discipline ? Encore fallait-il qu'il trouve la personne la plus apte pour cette besogne disciplinaire. Immédiatement, il pensa à Samuel.

L'instructeur était synonyme d'emmerdements, au sens propre du terme. Karol crevait d'ennuis lors des "cours" obligatoires qu'on lui imposait. Anderson était arrogant, il avait l'air de considérer que son travail méritait les honneurs. Et puis, il ne supportait pas sa façon de parler. Il pensait tout savoir et tout diriger. Non, le polonais refusait de se mettre à ses ordres, quand bien même cela relevait de l'instruction militaire qu'il devait suivre. Bref, avec son comportement hautement provocateur et prétentieux, Anderson était le candidat idéal pour un bon pétage de plombs et une convocation hiérarchique. L'idée était simple. Rendre Samuel suffisamment furieux pour qu'il aille cafarder à son supérieur. S'ensuivrait un entretien où Karol espérait bien que Victoria serait présente et donc bien obligée de lui adresser un regard. N'importe qui, dans son roche entourage, lui aurait fait remarquer que ce plan était suicidaire... et qu'il existait peu de chances qu'Irwin se déplace. Puisqu'elle refusait tout contact, elle pouvait très bien gérer l'affaire par courrier. Cette réflexion, Tomasz ne la menait pas à son terme, aveuglé par ses sentiments et blessé par cette absence totale de contact.

Il prit son temps avant d'aller à ce cours, restant volontairement en retrait, histoire d'arriver en retard. Samuel n'allait pas apprécier. Mais il lui en faudrait plus pour s'énerver. Quand la porte fut fermée, il se cala contre le mur à côté et s'alluma une cigarette. Il tira dessus plusieurs fois, ne portant guère d'attention au brouhaha des chaises qui se déplacent. Pfff... comme une école ! Franchement ! Ils le prenaient pour un bleu ou quoi ? Il avait été instructeur, lui ! Il avait plus d'expérience qu'Anderson. Il écouta attentivement ce dernier derrière la porte. Il leva les yeux au ciel lorsqu'il entendit les premiers mots. Que savait-il de la Luftwaffe, cette andouille ? Il l'énervait déjà alors qu'il ne l'avait pas encore dans son champ de vision ! Voilà qui promettait réjouissances et bonheur ! Il continua de fumer, en se demandant quand son calvaire prendrait fin. Il n'était pas au bout de ses peines ! Hélas ! Bon, il se recentra sur son plan. Il fallait trouver un autre prétexte que le retard, quelque chose qui lui mettrait les nerfs en pelote. Karol savait déjà ce qu'il allait dire. Il ferait une référence appuyée sur les Etats-Unis. Anderson était australien mais tout le monde le considérait comme un américain. Et ça l'agaçait fortement !

Mais finalement, l'intéressé lui donna des billes intéressantes. Il se vanta par exemple que les appareils britanniques soient les seuls à surpasser les avions allemands. Il avait raison... enfin presque... Ca tombait bien, Karol nota dans sa tête le propos pour lui faire ravaler sa science infuse. Il jeta le mégot au sol, l'écrasa du pied et ouvrit la porte, sans prendre la peine de frapper. Non, il allait tout faire pour l'avoir, son entrevue avec Victoria ! Il fut accueilli par une remarque plutôt acerbe de son instructeur, même s'il le contestait ouvertement. Celui-ci lui indiqua un siège où s'asseoir, sur le côté. Mais Karol ne l'entendait pas de cette oreille. Il regarda froidement la place, près de la porte puis ses yeux bleus balayèrent la salle sereinement. Là... il repéra une autre chaise vide, qui nécessitait qu'il traverse la pièce. Sans se démonter, c'est ce qu'il fit, provoquant des bruits de chaises. Samuel ignora l'insolence. Raté... Karol pesta intérieurement. Il aurait voulu que tout aille vite, parce qu'il s'en foutait royalement de la Luftwaffe ! Il écouta Anderson et fronça les sourcils. Ah voilà ! Parfait !!! Il le tenait ce coup-ci ! Il plissa les yeux, avec un sourire goguenard et prit la parole, sur un ton suffisamment fort pour que tout le monde l'entende, surtout le principal intéressé, ce qui au fond n'était pas bien compliqué, il s'exprimait avec un accent guttural très polonais :

- Mille. Pas 800, mille. Les MG 17 installés sur les Messerschmitt Bf 109 ont une capacité de 1000 coups. N'importe quel instructeur compétent sait ça.

Vlan, première amabilité envoyée... Tout le monde s'était tourné vers lui. Karol s'installa confortablement sur sa chaise. Et tandis que son sourire, qu'il trouvait d'ailleurs niais et stupide, s'effaçait de son visage, il reprit la parole :

- Par ailleurs, les Supermarine Spitfire sont peut-être les meilleurs appareils contre ces modèles, mais ils ne sont pas les seuls à pouvoir combattre.


Théâtral, il marqua une petite pause et poursuivit, en fixant Samuel du regard comme pour le narguer :

- L'appareil ne fait pas tout. Sans un pilote expérimenté et compétent à son bord. J'ai pu le constater moi-même en France. J'ai chassé ces salopards de nazis à bord d'un Morane-Saulnier MS.406, sans jamais être touché. Alors que d'autres se sont fait torpiller avec un modèle plus puissant.

Il le toisa. Il savait que Samuel était cloué au sol à cause de son crash. C'était vil, c'était bas. Il avait beaucoup de respect pour son talent et sa carrière. Mais tant pis, au grand mal d'amour dont il souffrait, un grand remède. Il se tut. L'ambiance dans la pièce devint pesante. Quelques français semblaient ravis que l'on parle de leur carlingue. En temps normal, Karol leur aurait dit qu'il n'y avait pas de quoi se réjouir, tant l'appareil était une daube, totalement dépassée. Là, sa cible, c'était Samuel... Et son petit doigt lui disait que les hostilités allaient commencer sur les chapeaux de roue !
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MessageSujet: Re: Une guerre d'ego sans fin (Samuel & Karol)   Une guerre d'ego sans fin (Samuel & Karol) EmptyVen 29 Juil - 22:21

Non, Samuel ne se croyait pas au-dessus des lois, il n'appréciait pas plus que les autres d'être ici, à jouer les instructeurs et faire son monsieur je sais tout. Il donnerait cher pour vivre dans une base, mener une vie de militaire et surtout pouvoir monter dans un de ces putains d'avions, ceux dont il parlait à longueur de journée, sans pour autant monter dedans. Et s'il gardait aussi son poste actuel, c'est qu'il pouvait monter aux étages harceler qui de droit pour obtenir un avion. Du moins essayer, mais personne ne semblait l'écouter, et lui proposer toujours de la patience, de se sentir fier ici de servir sa patrie d'une certaine façon, d'être un rempart contre les éventuels espions, les mauvaises graines et les imposteurs. Youpi, il en était ravi, ça lui faisait une belle jambe.

Mais autant, certains pilotes à en devenir étaient sympathiques, patients et amicaux, autant d'autres étaient des plaies vivantes. Et Karol Tomasz se plaçait en tête de liste ! Absent aujourd'hui, Samuel se disait qu'il allait faire son cours tranquille, sans être emmerdé par un vaniteux imbu de lui-même. A dire vrai, Karol et Samuel se ressemblaient sur beaucoup de points, mais il était sans doute plus facile de voir ses propres défauts dans l'autre. Mais quelle tête de mule celui là, à ne pas prendre la place désignée mais une autre, exprès pour traverser la pièce et faire sa diva. Anderson leva les yeux au ciel, puis reprit son cours comme si de rien n'était. Mais le polonais l’insupportait, et il savait qu'il aurait le droit à des réflexions, et sous l'énervement, il allait faire une faute. Cela ne tarda pas d'ailleurs. Puis 800 ou 1000 coups, ça n'était pas rien. Et bien sûr, Tomasz releva l'erreur avec empressement, et surtout avec un certain dédain.

Mille. Pas 800, mille. Les MG 17 installés sur les Messerschmitt Bf 109 ont une capacité de 1000 coups. N'importe quel instructeur compétent sait ça.
Et n'importe qui aussi apparemment, ce qui rend mon erreur plus grande, répondit du tac au tac Samuel. Il voulut ouvrir la bouche pour rectifier et reprendre, mais Karol était parti sur sa lancée.
Par ailleurs, les Supermarine Spitfire sont peut-être les meilleurs appareils contre ces modèles, mais ils ne sont pas les seuls à pouvoir combattre.
Ah ?
L'appareil ne fait pas tout. Sans un pilote expérimenté et compétent à son bord. J'ai pu le constater moi-même en France. J'ai chassé ces salopards de nazis à bord d'un Morane-Saulnier MS.406, sans jamais être touché. Alors que d'autres se sont fait torpiller avec un modèle plus puissant.
Vous êtes sans doute fait pour les vieilles rombières, pas pour la modernité alors, monsieur Tomasz.

Cela provoqua un petit rire dans l'assistance. Les autres avaient l'habitude des joutes verbales entre le lieutenant et le polonais. Mais Samuel reprit la parole et s'adressa à l'assistance.

Autant profiter des exploits de chacun. Qui a mené une bataille dans un tas de ferraille pire qu'un Morane-Saulnier sans être touché ?

Quelques mains se levèrent. Un tchèque parla des premiers Zlin, un polonais expliqua l'infériorité des PZL face aux  Messerschmitt … Chacun avait sa petite anecdote et sa petite victoire, dont certains aussi contre des nazis. Et quand un belge demanda à Samuel si lui aussi avait volé dans un vieil avion, il se mit à rire.

Alors certes, ce n'était pas contre des nazis mais en 1933, j'étais envoyé en Afrique du Sud jouer un peu la police de l'air. Quelques révoltés avaient volé des avions et se prenaient un peu pour des cow boys des airs. L'aviation en Australie était récente, un peu plus de dix ans et n'emballait pas encore les foules. On était genre 300 pour 200 avions, c'est pour dire. Mais faut voir les avions étaient encore des Hawker Hart II, la RAF nous avait envoyé ça, alors qu'ils avaient produit les modèles suivants. Allez vous battre face à fous qui pilotent comme des manches en face !

Puis il tourna la tête face à Tomasz, plus sérieux et ferme.

Vous n'êtes pas exceptionnel, il y a d'autres bons pilotes qui se sont battus dans des conserves volantes et s'en sont sortis sans une égratignure. Et eux arrivent à l'heure, écoutent et ne se prennent pas pour des dieux des airs. Et contrairement à vous, ils passeront plus vite à l'étape supérieure et vous serez condamné à me supporter, à attendre que je fasse une erreur dans mon cours pour me reprendre. Si ça vous amuse de rester au sol à hurler vos exploits … Bon reprenons. Où en étais-je ? Ah oui,  les Messerschmitt Bf 109 …

Il espérait avoir claqué le bec à cet impertinent, au moins le temps de faire son cours. C'était un peu comme croire au Père Noël …

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Karol Tomasz
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MessageSujet: Re: Une guerre d'ego sans fin (Samuel & Karol)   Une guerre d'ego sans fin (Samuel & Karol) EmptySam 10 Sep - 11:32

Paradoxalement, Karol trouvait le récit des autres bien plus palpitants que le blabla théorique et complètement fallacieux (selon lui) d'Anderson. Même quand ce dernier évoqua sa propre histoire, Tomasz se détendit. Au fond, il n'en voulait pas personnellement à l'instructeur. Il le détestait parce qu'il le considérait comme un barrage. On lui assignait des cours de pilotage, à lui... alors qu'il savait piloter et qu'en prime il avait lui-même enseigné à manier le manche ! Voilà qui représentait le comble de l'humiliation. Pis... on lui faisait bien sentir qu'il n'était pas indispensable. Karol n'avait pas une très grande opinion de lui-même, ni de côté snob. Mais il savait ce qu'il valait. Que des anglais tentent de le torpiller et de le faire rentrer dans des rangs étroits l'insupportait au plus haut point. Anderson représentait tout ce qu'il haïssait : les conventions, les logorrhées... et cette façon de vouloir toujours se mettre en avant. Depuis qu'il était là, il en avait vu des défauts dans la Royal Air Force. Défauts qui, lorsqu'ils évoquaient à un officier, demeuraient toujours. La parole d'un polonais ne valait rien. Ses actes, si. Mais si on ne lui permettait pas d'agir, là, forcément, le serpent se mordait la queue ! Lorsque Samuel se tourna vers lui et lui adressa ce regard ferme et sérieux, Karol perdit son sourire et se crispa à nouveau, comme un lion prêt à bondir pour attaquer. Certains de ses camarades toussèrent légèrement. On sentait le malaise. Le polonais se redressa sur sa chaise et de sa voix grave, il répondit :

- Je n'ai pas la prétention d'être le meilleur pilote. Mais merci de me donner raison. Il y a ici des pilotes d'exception, qui ont une connaissance aiguisée du terrain et des appareils. Des pilotes dont vous vous privez en les cloisonnant ici. Mais j'imagine que c'est comme ça que cela fonctionne dans votre pays. Vous vous privez d'aide pour passer pour des martyrs peut-être ?

Tomasz se leva en prenant bien soin de faire un maximum de bruit pour emmerder Samuel jusqu'au bout.

- Les Messerschmitt Bf 109 sont une plaie. Ils sont bien armés et ce sont de loin les meilleurs coucous d'Europe. Les allemands les utilisent pour dégommer nos appareils avec une terrible efficacité. Et ils s'en servent aussi pour bombarder, ce qui, dans ces cas là, les rendent plus lents et donc plus vulnérables. Voilà pour le manuel... c'est tellement "difficile" de réciter ! Sinon, pour rendre cette "instruction" plus intéressante, on pourrait parler des points faibles de l'appareil. A vrai dire, il n'y en a vraiment qu'un. Pour échapper à cette saloperie, il faut l'éclater en plein vol. Des munitions perforantes envoyées dans le moteur de préférence par une attaque transversale, en visant le dessous de la bécane, car c'est là que se trouve le circuit essence. Voilà, ça c'est de l'information utile.

Karol s'alluma une nouvelle cigarette. Puis dans un mélange de fumée, il serra le poing et s'adressa directement à Samuel :

- Je ne suis pas là pour apprendre car vous n'avez rien à m'apprendre, l'américain. Comme la plupart des hommes présents ici, j'ai déjà fait mes preuves. Je ne vais pas rester là plus longtemps à vous écouter débiter des banalités. Vous pouvez l'écrire sur votre rapport, Monsieur le Secrétaire. Smierdisz jajami !

Et Karol quitta la salle sans se retourner. Ses derniers mots étaient vulgaires et signifiaient qu'il s'en moquait. Peut-être que son esclandre remonterait aux oreilles de Victoria et qu'elle le convoquerait. Il l'espérait. C'est dire à quel point son silence le blessait.
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