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 Victoria Irvin ☁ Give our dreams their wings to fly

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Victoria Irvin
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Victoria Irvin

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☎Mon coeur, mon amour: Fiancée par défaut, mais attirée par un certain as polonais
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MessageSujet: Victoria Irvin ☁ Give our dreams their wings to fly   Victoria Irvin ☁ Give our dreams their wings to fly EmptyDim 13 Sep - 12:12

Victoria Irvin
Give our dreams their wings to fly


Je suis né-e à Londres en 1916. Mon arrivée à Londres a eu lieu en 1939, alors que la guerre a été déclarée et que j'ai décidé de m'engager. Cette ville me plaitcar je la connais bien et y ai mes habitudes. Depuis le début de la guerre, ma vie a changé, je suis désormais dans l'armée, car dans la vie je suis caporal dans la WAAF. Côté amours, je suis fiancée pour un mariage de convenance, que voulez-vous, c'est ainsi. Ma tête ? Il s'agit de Laura Spencer par Vintage Phonic et Tumblr

Depuis son début, la guerre a-t-elle affecté ta vie directement ?

La guerre a effectivement affecté la vie de Victoria. Elle qui était jusque là une jeune lady sans histoire, parfaite ou presque, douce, effacée, s'est soudain sentie patriote. Elle a décidé de s'engager dans la Women Auxiliary Air Force, ces femmes aidant les pilotes de la Royal Air Force. Mais hélas, au vu de son rang, et de ses relations - le second mari de sa mère n'est-il pas le ministre de la marine? - elle ne peut pas prétendre à un poste trop à risque, et se trouve désormais réceptionniste et standardiste, parfois même radio, au ministère de l'air, où elle est plus ou moins en sécurité. Ce n'est pas son objectif, car son rêve est de voler avec les membres de l'Air Transport Auxiliary.

Es-tu pour la victoire de la Grande Bretagne, ou préfèrerais-tu voir ce conflit s'arrêter au plus vite, avant qu'il ne s'aggrave, quitte à voir la Grande Bretagne y perdre beaucoup ?

There's always be an England, chante l'une de ces starlettes à la mode. Devant la montée du nazisme, il était impossible de prévoir qu'une guerre pareille éclaterait. La France est tombée, entrainant l'Europe entière. Il ne reste plus que les petites îles britanniques et leur empire colonial pour continuer le conflit. Victoria craint qu'hélas cela ne suffise pas, les rumeurs de débarquement allemand se faisant plus virulentes chaque jour. Cela fait deux mois que l'Angleterre est seule face à l'ennemi, et pourtant, rien ne vient. Serait-ce le calme avant la tempête?

Quel est ton but dans la vie? Pourquoi es-tu à Londres ?

Pour l'instant, pour être proche de ses parents vivant tous les deux à Londres. Son père, Lord Irvin, s'occupe du développement de la Women Land Army, et sa mère, Lady Wallace, fondatrice du Women Voluntary Service, se doivent d'être sur tous les fronts politiques. Etre à Londres est aussi le bon moyen d'être au coeur de tout bien que ce ne soit pas à une petite standardiste, quel que soit son nom, qu'on va confier un secret d'Etat. Caporal, Victoria se doit aussi de former les nouvelles recrues - chose bien ironique puisqu'elle a rejoint le corps seulement quelques mois plus tôt - et accueillir les pilotes étrangers arrivés de France voulant se battre avec la Royal Air Force. Si la Bataille d'Angleterre touche à sa fin parait-il, la guerre, elle, est loin d'être terminée.




Derrière l'écran


Je m'appelle Vintage Phonic/Cécile et j'ai 25 ans. Je suis en recherche d'emploi après avoir fini mon M2 d'Histoire Contemporaine et je suis assez présente. J'ai trouvé le forum via ... bah en fait on l'a créé avec Maquizz. D'ailleurs je le trouve super génial mais j'espère qu'il va vous plaire!. A bientôt en RP!


Dernière édition par Victoria Irvin le Ven 9 Oct - 14:55, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Victoria Irvin ☁ Give our dreams their wings to fly   Victoria Irvin ☁ Give our dreams their wings to fly EmptyDim 13 Sep - 12:12

Ta Biographie
née en 1916


   


Printemps 1922, manoir Conway


« Miss Victoria ! » cria la voix de sa nurse alors que Victoria, six ans, se cachait sous la table de la grande salle à manger. Dehors, dans le manoir familial du Pays de Galle, il pleuvait des cordes. Victoria se retenait de pouffer de rire, ses deux petites mains sur sa bouche. Cela faisait bien un quart d’heure que sa gouvernante la cherchait partout, pour l’habiller pour le diner. Mais voilà, Victoria s’ennuyait, aussi avait-elle décidé de ne pas se laisser avoir tout de suite. Elle avait passé la journée à lire sagement, avait suivit ses leçons d’écriture avec application, et avait même reçut une lettre de sa mère, à Londres. La perspective du diner, où elle ne faisait qu’une brève apparition alors que les invités du soir prenaient l’apéritif, ne lui donnait pas la moindre envie de faire un effort. Ses  longs cheveux roux séparés en deux nattes tressées attachées avec des rubans noirs, dans sa petite robe blanche d’après midi, ses petits bas de la même couleur et ses chaussures vernis noires, lui donnaient l’air de ce qu’elle était : une enfant privilégiée, la fille unique de Lord Irvin, Marquis de Conway et de Lady Maud, bien que celle-ci n’ait plus mit les pieds en Pays de Galles depuis des années. Famille de propriétaires terriens dans ce pauvre pays qu’était les Galles, le marquis de Conway avait pourtant un bon sens des affaires, et maintenait son rang, auréolé de cette image de héro de la Grande Guerre.

Les apparences sont pourtant trompeuses. Si lord Irvin se rendait rarement à Londres, laissant à son épouse la jouissance de leur jolie maison en ville, ce n’était pas parce que la santé de lady Maud ne supportait pas l’humidité du Pays de Galles, mais bien parce que son mariage avec Lord Irvin se délitait totalement. De cela, Victoria n’avait pas véritablement conscience. Elle savait juste qu’elle voyait peu sa mère, bien que celle-ci lui écrive toutes les semaines ou presque. Elle en ressentait peu l’absence. Elevée par ses nurses et gouvernantes, l’enfant se sentait tout autant choyée. Elle voyait son père une ou deux fois par jour, tout au plus. Quand il était d’excellente humeur, Lord Irvin faisait seller son cheval, et le poney de sa fille, et il lui faisait parcourir le domaine à cheval. Elle adorait ces moments. Evidemment, avec la pluie, cela n’avait pas été aujourd’hui.

« Enfin ! Vous voilà » s’exclama la gouvernante, en tendant une main agacée à Victoria qui, bon gré, mal gré, fut bien obligée de la saisir pour sortir de sous la table.

« Mais que va dire votre père, enfin ? Vous ne serez pas prête pour le diner. Ce n’est pas digne d’une lady, miss Victoria ! »

Victoria ne répondit pas. Le seul attrait que ces dîners pouvaient bien avoir était les toilettes des dames s’y rendant, même en petit comité. Récemment, elle avait remarqué une des dames, que son père semblait beaucoup affectionner, un peu plus jeune que lui, jolie, douce, souriante. Elle était très gentille avec Victoria qui l’en appréciait d’autant plus. C’était là tout ce que demandait son âme d’enfant qui ne comprenait pas encore bien ce qu’était la vie des adultes, et le fait que les choses pouvaient changer. Pour elle, tout était immuable, et ne bougerait jamais. Si seulement tout pouvait être aussi simple…

Automne 1928, sur les routes d’Angleterre


Dans la voiture qui la ramenait à l’internat, Victoria, du haut de ses douze ans, assise à côté de la bonne chargée de l’accompagner, soupirait. Elle entrait dans sa deuxième année d’internat, et la première année ne s’était pas bien passée. Tyrannisée par les autres filles de son année parce qu’elle était galloise, elle avait eut du mal à s’intégrer, et pour la petite fille protégée et aimée qu’elle était, ça avait été un choc. L’année lui avait parue durer des siècles, et chaque vacances quelques instants seulement. Même les vacances d’été étaient passées à une vitesse folle. Son petit frère, Arthur, cinq ans, grandissait à une vitesse folle. Maintenant, il courait partout, voulait jouer avec cette grande sœur qu’il voyait peu… Le remariage du père de Victoria, six ans plus tôt, avait été assez rapide. Du jour au lendemain, le grand manoir familial s’était animé, une grande fête avait eu lieu, et cette jeune femme, Miss Jane Leeson, entrait encore un peu plus dans la vie de Victoria. Elle n’avait pas vraiment sut comment l’appeler, et avait peur que sa place soit contestée au sein de cette famille, surtout qu’à Londres, sa mère aussi s’était remariée, profitant du divorce accordé, et avait aussi eut un bébé, une petite fille… Heureusement, Lady Jane Irvin avait toujours été prévenante avec Victoria, attentionnée et attentive. Une vraie maman… Sa mère, désormais Lady Maud Wallace, continuait bien sûr à lui écrire, mais ce n’était pas pareil, n’est-ce pas ? Elle la voyait peu…

Heureusement, peu de choses avaient changées dans la vie de Victoria, mis à part ce petit frère. Au contraire, lady Jane lui avait amené une flopée de cousins, qui avaient passé l’été avec eux dans le grand manoir. Comme ils s’étaient amusés, tous ensemble. Victoria et James, l’un des neveux de Jane, quoi qu’un peu plus âgé qu’elle, s’étaient entendus à merveille. Et maintenant, il fallait retourner à l’internat… L’adolescente avait juste envie de fuir. Heureusement, sur la fin de l’année, elle s’était fait une amie, une sorte de marraine, de deux ans son aînée, Sybil Thornhill, fille du baron Savile. Les deux filles étaient devenues inséparables, et Victoria espérait bien qu’elles pourraient continuer ainsi. Elles s’étaient écris tout au long de l’été pour garder contact, et c’était bien la seule chose dont Victoria avait hâte.

Les chaos de la voiture la rappelèrent à la réalité. Ils entraient sur le chemin de terre menant jusqu’à l’internat. Victoria poussa un soupir un rien désespéré, alors que sa bonne lui souriait :

« Ne vous en faites pas, Lady Vicky, vous serez bientôt de retour »

Victoria priait pour qu’elle ait raison.



Hiver 1931, Epsom


Mais quel froid ! C’était les vacances de Noël, et, après moult discussion entre ses parents, Lady Maud avait obtenu de son ex époux que Victoria vienne passer les fêtes à Londres, avec elle, son nouveau mari – que Victoria connaissait mal – et sa petite sœur, Winifred, communément appelée Winnie. Agée de sept ans, Winnie regardait avec circonspection cette grande sœur de quinze ans qu’était Victoria. Winnie avait tout d’abord prit de grands airs, depuis les jupons de sa gouvernante, désignant à son aînée sa chambre, que Lady Maud avait fait décorer avec attention pour sa grande fille, ainsi que lui faisait visiter la maison londonienne comme une princesse montre son palais d’or et d’argent. Au début, Victoria avait été un peu mal à l’aise, et puis, devant les airs de reine outragée de sa cadette, elle avait finit par rire franchement. Et finalement, elles semblaient s’entendre, ce qui était un soulagement pour toute la maison. Pourtant, Winnie, habituée à être la seule enfant du couple, et malgré son enfance semblable à celle de Victoria, élevée par des nurses et des gouvernantes, elle ne semblait pas prête à partager sa mère avec sa sœur, ni cette grande sœur apparut de nulle part aux yeux de cette enfant de sept ans avec sa mère. Quand Lady Maud parlait d’emmener son aînée faire les boutiques, ou au théâtre, elle entrait dans une colère effrayante. Ce jour-là, alors que Lady Maud avait prévu d’emmener Victoria au champ de course où avait lieu un steeple-chase, Winnie avait hurlé qu’elle voulait y aller aussi, ce qui était hors de question. On n’emmène pas une enfant à ce genre d’événement. Lady Maud connaissait sa fille, au bout d’une demie heure, elle allait vouloir rentrer, et il en était hors de question ! Elle avait prévu de présenter son aînée à des amis, des gens influents, chose qu’elle reprochait à son ancien époux de ne pas faire. Victoria avait dut promettre à sa cadette de prendre le thé et jouer avec elle tout l’après-midi du lendemain, pour qu’enfin, mère et fille puissent monter dans la voiture, bien couvertes par ce froid.

Victoria regardait le joli manteau que sa mère lui avait offert, gris argenté, doublé d’hermine, ainsi que toutes ces jolies choses que son père trouvaient futiles, et que sa belle-mère, Lady Jane, n’achetait que rarement, étant beaucoup plus discrète. Victoria ne regrettait qu’une chose, le peu de présence de son beau-père. Politicien engagé, il était très occupé, pourtant, l’adolescente aurait adoré en savoir un peu plus. Que de choses elle aurait à raconter à son amie Sybil de retour à l’internat ! Les chevaux étaient magnifiques, les cavaliers, intrépides. Victoria souriait, se faisait présenter, et se comportait comme la parfaite petite fille qu’elle était censée être. Une des amies de sa mère s’approcha d’elles alors que Victoria, aux jumelles, regardait la course suivante, bien que la course la plus intéressante de la journée se soit finie quelques instants plus tôt. Elle sorti de sa rêverie en entendant Mrs Mathewsen, amie de sa mère, interpeller cette dernière.

« Lady Maud ! Laissez moi vous présenter l’un de ces cavaliers intrépides, Mr Hood. Mr Hood, Lady Wallace, et sa fille, Lady Victoria Irvin. »

Victoria sourit poliment. Après tout, en plus du maintient, du bon ton et de quelles fourchettes et couteaux utiliser à table, on lui avait aussi apprit les bonnes manières, et elle savait qu’une jeune fille de quinze ans ne doit pas parler quand les adultes s’entretiennent, sauf si on lui parle directement. Sa mère et ce cavalier, Mr Hood, changé et habillé de frais, non plus couvert de la terre et la poussière du champ de course, échangeaient quelques mondanités et Victoria vit à la tête de sa mère qu’elle le trouvait fort plaisant.

« Mais laissez-moi vous présenter mon frère, Isidore » s’exclama Hood.

Il s’effaça pour laisser voir un jeune homme, d’une vingtaine d’année, fort différend de lui, bien plus maigre, petit… La tête du premier de la classe, et l’air de s’ennuyer à mourir. Il se contenta de hausser les épaules et de saluer d’un signe de tête. Victoria en fut un rien choquée, on ne se comporte pas ainsi en société. Comme si de rien n’était, sa mère et Mr Hood continuèrent de discuter. Victoria, elle, regardait du coin de l’œil ce petit frère qui avait sorti un carnet et semblait y gribouiller quelques petites choses. Victoria, discrètement, s’approcha de lui. Des caricatures ! Elle en fut si surprise qu’elle en étouffa une exclamation. Il releva la tête, la regarda comme si elle était la dernière des idiotes, et s’éloigna, alors que Victoria rougissait de honte. Comment pouvait-on se comporter de la sorte ?




Dernière édition par Victoria Irvin le Ven 9 Oct - 14:55, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Victoria Irvin ☁ Give our dreams their wings to fly   Victoria Irvin ☁ Give our dreams their wings to fly EmptyVen 25 Sep - 16:38

Ta Biographie





Printemps 1934, Londres


Dans sa robe blanche, à l’image de toutes les jeunes débutantes, Victoria se sentait nerveuse. Ses cheveux roux avaient été remontés en joli petit chignon, et la robe, les gants de la plus belle soie, jusqu’aux petits souliers… Tout était parfait. Lady Maud se tenait proche de sa fille. Il était important pour une mère de faire cette présentation à la cour avec sa fille. Victoria allait enfin être présentée au roi et à la reine, et ferait ses débuts dans la société, en cette saison 1934. Bien qu’en Europe, et surtout en Allemagne et en Italie, la situation politique soit tendue, il n’y avait aucune véritable raison pour faire trembler la flegmatique Angleterre, et Victoria, du haut de ses dix-huit ans, avait hâte. Elle détestait cette impression d’angoisse qu’elle ressentait rarement, pas même lors des compétitions d’obstacle alors que son cheval était rétif.

« Tenez vous droite, soyez gracieuse, et tout se passera au mieux !

-Oui, Maman »


Lady Maud remit en place une perle dans les cheveux de sa fille et lui sourit. Elle avait été une mère peu présente, mais les souvenirs que Victoria partageaient avec elle étaient toujours précieux. La jeune fille avait appréhendé cette soirée, son père était là également. Ses parents se côtoyaient le moins possible, et ce n’était peut être pas plus mal. Ils seraient bien obligés de se saluer ce soir. Victoria espérait seulement qu’ils n’allaient pas faire de scène en public. Ce n’était pas leur genre, mais quand on voyait le ton des rares lettres qu’ils s’envoyaient, il y avait de quoi être inquiète.

La cérémonie commença. Tour à tour, mères, tantes, marraines, cousines présentaient leurs petites protégées au roi Edward et à la reine Mary, ainsi qu’à leurs fils présents.

« Lady Maud Wallace, présentant lady Victoria Irvin », lança alors le chambellan.

Maud tenant le bras de Victoria, toutes deux s’avancèrent et saluèrent les souverains, d’une révérence que Victoria pria pour être gracieuse.

« Charmante » entendit Victoria de la part de la reine. La jeune fille répondit par un timide sourire, bien qu’il fut coutume que les souverains disent un petit mot à chacune. Et déjà, c’était fini. Et la pression retombait. Victoria n’était officiellement plus une petite fille.

Le bal débuta une fois toutes les jeunes filles, la plupart connues de Victoria pour avoir été à l’école avec elle ou être des enfants de relations de ses parents, eurent été présentées au couple royal. Victoria avait rapidement quitté sa mère pour se retrouver avec ses amies. Sybil Thornhill était là également, bien qu’elle eut elle-même été présentée deux ans auparavant.

« Ne te retourne pas, Vicky, mais je crois que l’honorable Theodore Jolliffe quatrième du nom se dirige dans notre direction » lui souffla-t-elle avant de prendre une gorgée de champagne.

Victoria rougit. Elle connaissait Teddy Jolliffe depuis l’enfance, et savait très bien ce que sa mère et le père du jeune homme cherchaient à faire depuis des années. C’était chose acquise pour la bonne société britannique. Victoria et Theodore seraient mariés d’ici quelques années tout au plus, le temps pour le jeune homme de terminer ses études et de devenir le parlementaire que son père voulait qu’il soit. En moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, un jeune homme blond fut aux côtés de Victoria.

« Lady Vicky, m’accorderiez-vous cette danse ?

-Avec plaisir, Teddy »


Victoria confia sa coupe à ses amies, et quelques instants plus tard, elle évoluait sur la piste au bras de Jolliffe. La soirée n’aurait pu être plus belle.

Eté 1936, Italie


« Vous avez une lettre, Vicky ! » s’exclama Mrs Matthewsen.

Elle avait accepté de servir de chaperon à la fille de son amie Lady Wallace, pendant son voyage en Italie. La saison avait été épuisante. La mort du roi avait contraint toute la cour au deuil, les seules couleurs acceptables étaient le noir, le violet et le blanc. Tout avait été teinté de tristesse et de langueur. La saison venait de toucher à sa fin, nous étions en septembre, et Victoria avait toujours rêvé de voir l’Italie, comme bien des jeunes femmes de son âge. Hélas, ni sa mère ni sa belle-mère ne pouvaient lui servir de chaperon à cette période. Lady Maud paraissait bien occupée avec une idée qui lui trottait dans la tête depuis des années, et lady Jane semblait avoir beaucoup à faire avec le jeune Arthur, qui avait désormais treize ans et semblait avoir décidé qu’il était le roi du monde. Victoria avait rit en lisant cette lettre de sa belle-mère. Arthur avait toujours eut ce tempérament aventurier que rien n’effrayait. Elle décacheta la lettre, s’attendant à une autre  provenant du manoir familial. Il n’en était rien.

« C’est Sybil ! » s’exclama-t-elle, ravie, avant de s’installer sur un fauteuil pour lire le mot.

Elle lui écrivait de sa lune de miel. La seule satisfaction de la saison, le mariage de son amie avec un certain Andrew Malow. Elle savait que le père de celle-ci avait eut du mal à accepter le jeune homme, mais il lui avait fait le meilleur effet du monde. Il était drôle, intelligent, et Sybil l’adorait. Cela lui suffisait. Victoria avait eut l’insigne privilège d’être première demoiselle d’honneur à ce mariage. Apparemment tout se passait pour le mieux. Les visites, le temps, Andrew… Tout était parfait. Victoria sourit en lisant ces lignes, avant de replier la lettre. Sur la table à son côté, un journal laissé à l’abandon, sans doute par Mrs Mathewsen. Sur la une, on pouvait voir une photo du prince de Galle, devenu roi d’Angleterre, quelque part en Italie, lui aussi, et cette américaine divorcée qu’on lui prêtait comme fréquentation. Il ne manquait plus que ça…

Mrs Mathewsen reparut quelques instants plus tard, jetant un regard dégoûté à ce « torchon ». Elle avait elle-même reçut une lettre de la plus jeune de ses petites filles, Rose, depuis son internat en Grande Bretagne, le même que celui où Victoria avait fait ses études.

« Que diriez-vous de prendre l’air, ma chère ? J’ai ouïe dire qu’il y avait un meeting aérien à une heure d’ici. Cela nous changera, un petit voyage dans les terres. »

Victoria appréciait énormément la fraicheur apportée par l’air de la mer, mais cela ne pouvait leur faire de mal. Elle acquiesça, et se leva pour prendre chapeau, gants et sac à main pour complémenter sa jolie robe corail à imprimé de fleurs blanches.



Hiver 1937, Conway


« Mais enfin, Victoria ! As-tu perdu la raison ? »


Le marquis de Conway regardait sa fille aînée, les yeux sortant presque de ses orbites. Elle n’était pourtant pas capricieuse. Gâtée, oui, bien sûr, il en avait les moyens, mais pourrie, surement pas !

« Est-ce encore ta mère qui t’as mis de telles idées en tête ? Avec son penchant pour l’indépendance, et toutes ces autres idées saugrenues, cela serait bien son genre ! »

Debout devant la cheminée du salon familial, lord Conway se servit un verre de brandy pour faire passer son émotion. Sa fille voulait apprendre à piloter. Pas une voiture, enfin ! Ca, elle savait déjà le faire, depuis des années, bien que la famille ait son propre chauffeur. Piloter un avion. Un avion, ces choses volantes très en vogue. Elle devait cette lubie à son voyage en Italie et ce fichu meeting aérien où elle avait été emmenée par son chaperon. Elle avait même testé, paraissait-il. Mais où allait le monde ?

« Il en est hors de question !

-Mais, Papa… voler est une sensation de liberté incroyable. Au dessus des nuages, le soleil… Si ce sont les conventions qui vous inquiètent, beaucoup de jeunes filles volent, de nos jours. Certaines traversent même le monde, comme Am…

-Amy Johnson, oui, je sais, je lis le journal et écoute la radio, je te remercie. Ce sont des aventurières, pas des jeunes filles de bonnes familles ! »


Victoria se tue. Il était inutile de se braquer contre son père, elle le savait bien. Arthur essayait continuellement, paraissait-il. Il était brillant, ses notes l’attestaient, mais les commentaires de ses professeurs n’étaient pas aussi élogieux. C’était un esprit libre et aventurier. Et cela suffisait largement à Lord Irvin, nul besoin d’ajouter à cela une soudaine envie de sa fille de jouer les voltigeuses. D’autant qu’il avait d’autres soucis. A la chambre des Lords, on disait que la guerre ne pouvait pas ne pas éclater. Chamberlain, premier ministre, faisait tout pour l’éviter, mais cela suffirait-il ? On parlait des Sudètes, réclamées par ce fou d’Hitler. Et à côté de ça, le roi s’affichait avec cette divorcée américaine, et s’entêtait même à vouloir l’épouser, donnant un rude coup à l’image de la monarchie britannique. Mais quelle époque… Le silence régna quelques instants entre père et fille, seul le feu crépitant dans la cheminée le brisait. Victoria finit par se lever, et avança vers son père, lui retirant son verre des mains pour le poser sur le plateau.

« Ce n’était pas une autorisation que je venais chercher, Papa, mais une information que je venais vous donner, voilà tout. »

Lord Irvin regarda sa fille dans les yeux. Elle était déterminée, et l’avait rarement été à ce point jusque là. Il soupira.

« Très bien… Attends au moins la belle saison. Et je veux un droit de réserve sur l’aéroclub que tu choisiras ! »

Victoria sourit et laissa échapper un petit cri de joie. Il aurait été stupide de se disputer avec son père pour si peu. Elle déposa une bise sur sa joue, ravie. Elle allait apprendre à voler !



Eté 1937, Toscane


« … Et puis voler sur autre chose qu’un De Havilland quand on est anglais est un crime, ce n’est pas Vicky qui dira le contraire ! » s’exclama Tom, l’un des amis de promotion de Denys.

Un petit groupe s’était formé dans la villa louée par Lady Jane Irvin pour l’été. Elle y avait amené son fils, espérant que le contact des amis de sa sœur lui serait bénéfique. Le diner venait de se terminer, tous étaient en tenue de soirée, c’était l’été, les vacances, tout allait pour le mieux. Teddy et deux de ses amis, Tom et Michael, étaient venus en yacht depuis Bournemouth et ils logeaient sur le bateau quoi qu’ils passent le plus clair de leur temps à terre, en général chez les Irvin. Tout le petit groupe avait quitté Londres avant la fin de la saison, la chaleur étant beaucoup trop étouffante, et plus rien ne les y retenaient.

« Certains avions allemands ou américains ont pourtant bien du mérite »
rétorqua Victoria, modeste.

Depuis six mois qu’elle avait commencé à piloter, elle s’y était dédiée avec un effort impressionnant, enchaînant les heures, apprenant tout sur les modèles d’avions, et tentant d’en comprendre le mécanisme. Après tout, on pouvait tomber en panne seule au milieu de nul part, cela arrivait.

« Mais les avions anglais sont les meilleurs », rétorqua Arthur, ravi d’être intégré au groupe d’amis de sa sœur.

Victoria sourit et lui ébouriffa les cheveux. Elle avait passé beaucoup de temps avec lui, montant à cheval, se promenant, lui faisant répéter ses leçons… Pour une fois qu’elle l’avait un peu avec elle. Il avait désormais quatorze ans et voulait passer pour un grand. Il était pourtant déjà une heure avancée.

« Je crois qu’il est temps que tu ailles te coucher, Arthur, ou Jane ne me fera plus jamais confiance pour te garder ici le soir, lui lança sa sœur en riant, sa belle-mère étant partie se coucher et lui ayant laissé la responsabilité du jeune homme.

-Déjà ? s’offusqua l’adolescent, qui aurait donné n’importe quoi pour rester encore.

-Ta sœur a raison, lança Tom, volant à la rescousse de Victoria. Messieurs, nous avons assez abusé de l’hospitalité de Lady Irvin.

-Mais vous êtes toujours les bienvenus, rétorqua Victoria en levant son verre au groupe de jeunes hommes.

-Je bois à ça, » s’exclama Michael, avant de s’exécuter sur le champ.

Ils se levèrent des sièges de l’agréable terrasse où ils étaient installés, la soirée tant plutôt douce. Victoria ne put cependant pas ignorer la main de Teddy qui se glissa dans la sienne, et elle rougit, tout en la serrant, entremêlant ses doigts aux siens. Arthur souhaita la bonne nuit aux invités et fila dans sa chambre. Tom prit Michael, qui avait sans doute un peu trop but, par le bras, avant de l’entrainer vers l’entrée où la de ce dernier les attendaient, voiture de sport dernier modèle.

« Je vous rejoins, rentrez sans moi » leur cria Teddy.

Tom ne se le fit pas dire deux fois. A pied, ils étaient à quinze minutes du port, mais connaissant leur ami, ils avaient préféré venir en voiture. Ils entendirent le moteur, et la voiture démarrer, puis, le calme absolu. Teddy était charmant dans son smoking, son nœud papillon défait ajoutait un rien de négligé à sa tenue, ses cheveux blonds ébouriffés… Dans sa robe du soir bleu foncée, et son simple petit chignon pour retenir ses cheveux roux, Victoria se sentait presque négligée à côté.

« C’était une bonne soirée » marmonna Victoria pour briser le silence un rien gênant qui s’était installé entre eux.

Après tout, elle n’avait même pas besoin de compter sur les doigts d’une seule main le nombre de fois où ils avaient été laissés seuls en tête à tête. Elle recula de quelques pas, après tout, être seule avec un jeune homme, bien qu’elle le connaisse depuis toujours, n’était pas correct selon la bienséance. Mais Teddy la retint par la main qu’il tenait toujours, tout en fouillant dans la poche de son pantalon de smoking, et se mettant à genoux.

« Lady Victoria Irvin, voulez-vous m’épouser ? »

Il avait sorti de sa poche une petite boite en velours rouge. Les yeux de Victoria brillaient de larmes de joie quand il l’ouvrit, donnant à voir une bague en or blanc, surmontée d’un diamant entouré de petits rubis. Elle était magnifique. Victoria en était muette d’émotion.

« Alors ? » finit par demander Teddy, amusé de sa réaction.

Victoria finit par récupérer l’usage de la parole.

« Oui… oui ! »


Après tout, c’était ce que tout le monde attendait d’eux, non ? Teddy était gentil, prévenant, bien élevé, et de son milieu. Elle l’aimait bien. Mais l’aimait-elle tout court ? Ca elle était incapable de le dire. Teddy s’était relevé pour lui passer la bague au doigt.

« J’espère que c’est la bonne taille… J’ai eus un peu d’aide, cela dit. »

C’était donc ce qu’Arthur faisait dans sa chambre l’autre jour. Et dire qu’elle l’avait cru quand il avait dit qu’il cherchait un livre ! La bague lui allait parfaitement. Elle sourit à Teddy, qui la prit dans ses bras, avant de lui donner son premier baiser, sur la terrasse de cette magnifique villa italienne. Rien n’aurait pu être plus parfait.



Automne 1938, Londres


« A notre grande pilote !

-Et aux futurs parents ! »


Les verres de cristal s’entrechoquèrent. La salle où la soirée avait lieu était grande, illuminée de mille feux, et plutôt agréable. Sybil Malow et son mari Andrew servaient de chaperons à Victoria, qui ne pouvait pas encore sortir seule, bien que fiancée, la bague ne quittant jamais son doigt depuis plus d’un an maintenant. Teddy finissait ses études, ils pourraient bientôt organiser le mariage, quoi que Lady Maud était déjà en passe d’en faire le plus grand événement mondain que la décennie ait connue. Victoria y pensait avec excitation, et angoisse à la fois. Il y avait bien peu de chances pour qu’elle puisse continuer à voler une fois la noce célébrée. Elle venait de faire son premier vol « long » en solitaire, partant de Londres, pour arriver à Belfast. Rien de bien excitant quand on voyait les vols que les autres jeunes femmes effectuaient, mais c’était l’une de ses plus grandes distances sans copilote. Pas par manque de cran, mais bien parce que ses parents avaient tendance à ne pas apprécier ce passe temps dangereux. Il n’y avait que son beau-père pour la soutenir, quoi que le mot lui même était un peu fort. Disons plutôt qu’il était … positivement indifférent. Plutôt que de partir sur la côte méditerranéenne comme elle le faisait habituellement à cette période de l’année depuis qu’elle était sortie de l’école, Victoria avait préféré rester à Londres, l’aérodrome se prêtant plus  à sa nouvelle activité favorite. Cela lui permettait aussi de passer plus de temps avec son amie Sybil, qui avait profité de la soirée pour lui annoncer sa grossesse, qui n’en était qu’à ses débuts, et lui demander d’être la marraine de l’enfant à venir, ce que Victoria avait accepté sur le champ. Comment aurait-il pu en être autrement ?

Le toast porté, Victoria reporta son attention sur la scène où la dernière chanteuse à la mode, Ava Masters, performait son tour de chant. Elle était jolie, sa voie et ses chansons agréables et positives… Nul doute que le succès lui sourirait. Victoria accepta l’invitation à danser d’un ami de son père, laissant là les futurs parents tout à leur bonheur. Victoria les regardait de loin en souriant, espérant qu’elle vivrait la même chose avec Teddy, reparti à l’université quelques semaines plus tôt. Après un fox trot, la jeune femme s’éclipsa pour se repoudrer le nez. Elle poussa la porte des toilettes des femmes – qui, dans ce genre d’endroit, ressemblaient plutôt à un boudoir, avec canapés, parfum, tables de maquillages… - et qui était étrangement désert, à l’exception d’Ava Masters, qui avait fini son tour de champ, et qui semblait légèrement désemparée. Victoria lui sourit à travers le miroir.

« Ce n’est pas un monde facile, n’est ce pas ?

-Pardon ?

-Tout ça. Je suis née dedans, et pourtant, parfois, les codes semblent encore difficiles à respecter. Mais ne vous en faîtes pas, on s’y fait vite, le tout est d’avoir l’air toujours plus intelligente et méprisante que la personne qui vous parle. »


Elle sorti son propre poudrier pour se remaquiller légèrement, observant la jeune star du coin de l’œil. Elle avait effectivement l’air un peu perdue, solitaire et on le serait à moins dans un endroit pareil, cette « secte » mondaine dans laquelle Victoria avait grandit. Tout le monde ici devait la prendre pour une petite friandise à la mode qui passerait sans doute aussi vite qu’elle était arrivée. A la voir de près, elle n’avait pourtant pas l’air hautaine que lui donnaient certains journaux.

« Je suis Lady Victoria Irvin, mais appelez-moi Vicky » lui lança la jeune femme en lui tendant la main. Elle allait se présenter à son tour, quand Victoria l’arrêta « Je sais qui vous êtes. Ma sœur fait partie de vos plus grandes fans, elle a votre disque. » la jeune rousse cherchait à la mettre à l’aise, ce qui ne semblait pas chose aisée. Un silence se fit, avant que Victoria ne le brise à nouveau.

« Venez avec moi, je vais vous présenter », décréta la jeune rousse.

Et ce fut bras dessus, bras dessous, que les deux jeunes femmes quittèrent la pièce, pour retourner dans la fausse aux lions. Victoria présenta Ava à quelques notables présents, s’amusant de ce rôle de marraine mondaine alors que Miss Masters était un peu plus âgée qu’elle. A la fin de la soirée, quand son regard croisa celui de la jolie blonde, il lui sembla qu’elle articulait un « merci » timide, auquel Victoria répondit par un clin d’œil.





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MessageSujet: Re: Victoria Irvin ☁ Give our dreams their wings to fly   Victoria Irvin ☁ Give our dreams their wings to fly EmptyVen 25 Sep - 16:50

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Eté 1939, Londres


Victoria tenait la petite Emily, âgée de quelques semaines, dans ses bras. Et cette cérémonie avait un goût bien amer. Tous étaient habillés de noir, et l’allégresse que cela devait représenter habituellement, n’était pas présente. Sybil n’était plus… Elle avait perdu la vie en mettant sa fille au monde. Victoria n’arrivait pas à y croire. Il n’y avait plus rien à faire. Sybil n’était plus. Sa meilleure amie de dix ans les avait quittés. Si sa peine était grande. A cet instant, Victoria songeait que plus rien n’allait : non seulement sa meilleure amie n’était plus, mais en plus, la guerre avait été déclarée. L’Allemagne avait envahit la Pologne, ce qui avait déclenché un effet Domino. La guerre avait été déclarée et tout s’était enchainé. Tous les jeunes hommes avaient commencé à porter l’uniforme, des affiches avaient commencé à être placardées un peu partout… Rien n’était épargné à la population, qui s’apprêtait à vivre quelque chose de semblable à la Première Guerre Mondiale : un conflit distant, rapide… L’armée française n’était-elle pas considérée comme la meilleure et la plus puissante d’Europe ? Avec ses alliés anglais, cela serait rapide.

Tenant l’enfant dans ses bras, Victoria regarda Andrew un instant. Il était abattu, on l’aurait été à moins. La jeune femme, dans son tailleurs noir, ses cheveux roux retenus en chignon et la voilette de son chapeau rabattu sur ses yeux, ne savait que faire pour le réconforter, partageant sa peine. Emily eut un gazouillis. Ressemblerait-elle à sa mère ? Il était encore trop tôt pour le dire. A travers les vitraux de l’église, le soleil brillait. Qu’y aurait pu croire la tristesse habitant les personnes présentes devant un temps aussi radieux ?




Juin 1940, Londres


« … alors on pourrait aller au cinéma, non ?

-… »


A l’autre bout du fil, Teddy paraissait hésiter. Victoria soupira, triturant sa bague de fiançailles qu’elle était obligée de porter autour du coup, au bout d’une chaine, maintenant qu’elle portait l’uniforme de la WAAF. La chaine dissimulée sous sa chemise blanche et sa petite cravate, assortie à son tailleur bleu-gris « air force », elle la gardait toujours sur elle. Tout signe distinctif était interdit dans l’armée. Victoria avait dut arrêter de mettre du vernis. Le maquillage, lui était également régulé. On menait la vie dure aux habitudes, dans l’armée. La décision de la jeune femme de rejoindre la WAAF n’avait pas été soutenue par tout le monde dans sa famille : ce n’était pas sa place. Mais Victoria avait insisté, et cette fois, à sa grande surprise, son beau père l’avait soutenue. Le ministre de la marine ne pouvait pas freiner une volonté patriotique. Victoria s’était donc engagée dans la nouvelle WAAF, fraichement créée, prenant le relai de cette branche spéciale de l’ATS qui avait tenu place d’auxiliaire à l’Air Force lors de la Première Guerre Mondiale.

Victoria profitait de sa pause, le téléphone de la salle de repos étant libre. Teddy n’avait pas très bien prit son enrôlement. Elle tentait tant bien que mal de recoller les morceaux, mais il semblait préoccuper. Le début de la guerre, quelques mois plus tôt, avait repoussé leur mariage à une date encore inconnue. Tous avaient autre chose à penser que le « mariage de la décennie », les deux fiancés en premier. Teddy, détaché au parlement, semblait très pris. Victoria, de son côté, s’ennuyait ferme au ministère de l’air. Cela avait été la seule condition de sa mère envers son nouvel époux : si Victoria s’engageait, il devait faire en sorte qu’elle soit le plus en sécurité possible. George avait donc fait en sorte qu’elle soit affectée au ministère, et non pas sur une des bases donnant sur la Manche, en première ligne. Victoria s’en contentait pour le moment, ce n’était pas son but final. Elle allait de nouveau tenter de convaincre Teddy quand un bruit de pas de course lui fit relever la tête. Ashna, dans le même uniforme de Victoria, venait d’entrer dans la salle de repos, visiblement essoufflée :

« Vicky, viens vite.

-Qu’est ce qui se passe ?

-Vite ! »


Sa collègue et amie reparti tout aussi vite. Victoria se reconcentra quelques instants sur le téléphone :

« Teddy, je dois y aller. Rappelle-moi, d’accord ? S’il te plait… »

Elle raccrocha et emboita le pas à son amie. Dans la salle des radios et téléphones, régnait une ambiance étrange. Les jeunes femmes, toutes habillées pareilles, et les rares hommes en uniformes de l’armée de l’air présents, étaient tous rassemblés autour de l’unique poste de radio. Les téléphones sonnaient, attendant que les opératrices de service s’occupent de transmettre les appels.

« … The time is now three eighteen p.m. Hitler's personal flag is run up on a small standard in the centre of the opening. Also in the centre is a great granite block which stands some three feet above the ground. Hitler, followed by the others, walks slowly over to it, steps up, and reads the inscription engraved in great high letters on that block… »

Victoria s’approcha d’Ashna, et les deux jeunes femmes se prirent la main, pour juguler leur angoisse respective. A la radio, le présentateur annonçait l’impensable. La France était tombée. L’armée la plus puissante d’Europe avait cédé. Les employés du ministère se regardèrent. La Grande Bretagne était désormais seule pour lutter.

Août 1940, Londres


« Suivant ! » appela Victoria.

Depuis juin, ils arrivaient tous les uns après les autres. Ils avaient fait parti des hommes rapatriés de Dunkerque après la capitulation française, mais ils n’étaient pas tous français. Ils étaient pilotes, mécaniciens, ingénieurs, polonais, français, belges, néerlandais, parfois même norvégiens, et ne voulaient qu’une chose : reprendre le combat. Victoria, ainsi que certaines de ses collègues, s’étaient retrouvées de la salle des transmissions au hall d’entrée du ministère, afin de juguler cette arrivée de masse. La plupart étaient chanceux s’ils avaient encore leurs papiers. Mais certains ne les avaient pas, et il fallait bien vérifier qu’aucun n’était un espion à la solde des allemands. La chose n’était pas vérifiable à cent pour cent, mais cela limitait les dégâts. Victoria pré-remplissait le dossier, notant son nom et sa plaque d’immatriculation comme agent s’occupant  du dossier.

« Nom et Prénom, nationalité ?

-Karol Tomasz, polonais. »


La jeune femme leva les yeux vers ce regard encore jeune, et pourtant dur, ce visage émacié ayant traversé une distance impressionnante pour se retrouver là. L’accent du jeune homme lui causa quelques difficultés, comme ceux de tous les autres présents là. Elle regrettait à ce moment là d’avoir pris français à l’école, et non pas néerlandais ou une autre langue qui aurait été encore plus utile maintenant.

« Votre profession ?

-Pilote.

-Sur quel appareil ? »


Les questions continuèrent de la sorte pendant quelques minutes. Pourtant, cela semblait amuser le jeune homme, contrairement tous les autres présents. Il avait l’air d’en avoir vue d’autres.

« Et comment fait-on pour vous inviter, caporal… ? finit-il par lui demander, cherchant à savoir son nom.

-Caporal sera très bien pour le moment, répondit-elle avec un petit sourire amusé. Vos références sont impressionnantes, capitaine. Avez-vous vos papiers ? »

C’était souvent cela qui clochait. Les papiers… Il semblait pourtant les avoir. Victoria hocha la tête. Elle en avait vu d’autres, ils semblaient pourtant en règle. Il faudrait qu’il passe encore devant les officiers de police militaire vérifiant le passé de chacun se présentant au ministère. D’autres attendaient, mais le cv de pilote de Tomasz l’avait impressionnée. Elle avait envie de rester dans le coin, et il fallut qu’Ashna passe par là pour la rappeler à ses obligations. Quand elle quitta le ministère, plus tard dans l’après-midi, on lui ouvrit la porte, elle releva les yeux, dans son uniforme cintré et son petit chapeau, dans cette fin d’après midi ensoleillée, pour reconnaître le pilote polonais qui lui tenait la porte.

« Merci » lâcha-t-elle, un peu surprise.

Elle commença à descendre les escaliers, avant de se retourner vers lui :

« Irvin » il fronça les sourcils « Caporal Irvin, à vos ordres mon capitaine ».

Elle esquissa un petit salut militaire avant de descendre les escaliers. Il fallait qu’elle passe chez son père avant de rejoindre la chambre de dortoir qu’elle partageait avec Ashna. Et le lendemain, tout recommencer. La guerre, elle, n’en était qu’à ses débuts.

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