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Sujet: That's alright with me ➳ James Dim 8 Jan - 23:05
Victoria était fatiguée, physiquement et émotionnellement. Rien n'était comme elle l'avait imaginé. Si jamais elle avait formulé cette pensée à voix hayte devant les membres de sa famille, on lui aurait surement répondu "et tu avais imaginé quoi?". C'était vrai, au final, qu'avait-elle imaginé? Un peu d'excitation, un joli uniforme, des sourires... Non, même pas, elle n'avait pas été si chevaleresque. Mais jamais elle n'aurait pensé que cela allait être aussi dur, aussi épuisant. Elle voulait surtout bien faire, et la pression qu'elle se mettait à elle-même n'aidait surement déjà pas. Enfin... Elle avait plus l'intention de sauver les pots cassés, bien qu'elle n'était pas certaine que classer des dossiers soit d'une utilité extrême, mais l'avenir lui montrerait peut être qu'elle avait tort. Autant son travail la passionnait, l'action était terriblement grisante, autant elle aimait penser à autre chose. Si passer de Lady Victoria à Caporal Irvin, dans ce sens comme dans l'autre, était épuisant de pression et de contorsion mentale, passer de l'un des deux à "Vicky" était un exercice beaucoup plus facile. Avec certains de ses amis, elle n'avait pas l'impression de devoir faire semblant. La soirée avec Olivia quelques semaines plus tôt lui avait fait un bien fou, mais son emploi du temps ne lui facilitait pas la tâche. Elle était tombée pourtant sur un télégramme de son cousin James - par miracle, dans la pile de courrier de son escadron - lui demandant si elle était encore en vie depuis le diner de Noël chez ses parents dans le joli et chic quartier de Notting Hill.
Victoria lui avait répondu que oui et les deux cousins avaient convenus de se voir pour déjeuner, Victoria travaillant de nouveau de nuit, et les nuit étant de toute manière bien trop dangereuses pour pouvoir vouloir sortir quand on pouvait rester à l'abri. "Abri" était un terme tout à fait relatif, beaucoup de londoniens ayant élu domicile dans le métro ou dans des caves. Le premier n'était pas très sûr sur les bords de Thamise, et certains murs menaçaient de s'effondrer; mourir sous les bombes ou sous l'eau... Les secondes, elles, si la maison s'effondrait, menaçait de vous laisser là, prisonniers. Bref, Victoria préférait travailler, le ministère était un peu moins dangereux. Beaucoup de filles avaient après tout rejoint l'armée pour ça: la sécurité; après des vêtements neufs et bien taillés, et trois repas par jour, bien évidemment. Des choses dont Victoria n'avait jamais manqué de son côté. Tout cela lui faisait ouvrir les yeux bien grands. Elle savait qu'elle était privilégiée, mais n'avait jamais saisit à quel point. Maintenant elle savait. Mais elle n'en était pas non plus au point de s'en vanter contrairement à certaines de ses amies de pension qui avaient elles aussi rejoint les rangs et se plaignaient de ne pas pouvoir se maquiller, là où certaines jeunes filles de milieux bien moins favorisés n'avaient jamais pu se permettre de s'acheter un rouge à lèvre. La Grande Guerre avait brassé les hommes, la leur brassait les femmes. Chacun son tour.
C'était exactement les pensées de Victoria en descendant dans le métro, plutôt calme en milieu de journée, pour rejoindre les locaux du Times, depuis Westminster City où se trouvait le ministère. Elle était en uniforme, comme beaucoup de monde dans cette ville, ils faisaient désormais partie de leur quotidien. On ne faisait même plus attention quand on voyait une veste brune ou grise, que cela soit sur un homme ou une femme. Trois soldats montèrent d'ailleurs dans le wagon de la jeune femme, leurs armes à la ceinture. Ils la saluèrent d'un signe de tête, signe auquel elle répondit sans vraiment trop faire attention. Un changement de ligne et quelques pas plus tard, elle entrait dans les prestigieux locaux du Times. James avait travaillé si dur pour en arriver là. Et il avait eut la "chance" - façon de parler - de ne pas se voir plus ou moins obligé de s'engager dans l'armée, avec ses soucis de santé. Mais cela ne l'empêchait pas non plus de faire n'importe quoi, la jeep de service empruntée par Victoria quelques mois plus tôt en gardait encore bien des traces. La jeune femme avait fait preuve d'un sacré sang froid, mais elle en avait pleuré toutes les larmes de son corps après coup, de tension relachée. Elle aurait cru pouvoir tuer James ce jour-là. Tout ça pour une fichue photo... Inutile de s'en rappeler, elle allait s'énerver de nouveau. Elle inspira profondément en rentrant dans les locaux et demanda à la direction de lui indiquer l'étage de son cousin.
Une fois à l'étage, comme d'habitude, tout semblait extrêmement agité. Cela ressemblait au ministère, mais en moins confidentiel. Victoria manqua de se faire écraser les pieds par une secrétaire courant comme une folle, qui rentra tout de même dans deux petits crieurs passés chercher les restes de l'édition du midi à vendre à ceux qui avaient manqué la première distribution du matin, sans oublier un photographe qui empilait dangereusement ses films sur son bureau. Bon gré, mal gré, la jeune femme se fraya un chemin jusqu'au bureau de James. Elle n'était venue qu'une fois et espérait ne pas se tromper, heureusement pour elle la porte était ouverte et les cheveux en bataille de son cousin, penché sur sa machine à écrire, en pleine hésitation, visiblement, étaient particulièrement reconnaissables.
-Hello, stranger.
Victoria eut un petit sourire en entrant, faisant claquer ses petits talons sur le sol en parquet. Elle tapota son poignet, désignant son bracelet-montre, un brin taquine:
-Quand tu auras fini de douter, il faut que tu rappelles la ponctualité, elle a cherché à te joindre.
Elle s'approcha du bureau de son cousin et se contorsionna pour tenter de lire l'article qu'il écrivait pour l'édition du soir, mais sans succès. Et du peu qu'elle put voir, il n'avait pas beaucoup avancé. Elle soupira:
-Tu connais le dicton: "si tu n'as pas réussi à régler un problème à coup de bombes c'est que tu n'as pas lancé assez de bombes". Ou alors que tu n'as pas assez mangé, mais ça c'est une adaptation personnelle. Viens, aller, tu as besoin de changer d'air, et moi aussi!
Victoria connaissait pas mal de restaurants dans le coin - dans tout Londres, à vrai dire, des avantages d'être Lady Irvin et la belle-fille de son beau-père - et elle se faisait fort de leur trouver une table, comme ça, au pied lever. Elle détailla James qui s'était enfin lever:
-Grand Dieu, tu as une mine à faire peur. Je sais que les temps sont durs, mais tout de même. A défaut de sommeil, il y a deux-trois petits conseils pour ne pas avoir l'air d'un rat de bibliothèque: jus de bétrave sur les joues par exemple. Je ne te demande pas de devenir rouge pivoine, mais la bétrave étant l'un des seuls légumes qu'on trouve en ce moment, un tout petit peu sur tes joues et on aura déjà l'impression que tu as respiré autre chose que de l'encre ces derniers temps!
Victoria pouvait parler, elle le savait. Travailler de nuit, supporter les émotions provoquées par un certain pilote polonais, éviter ses parents tout en leur donnant des nouvelles... Cela s'apparentait fort à un exercice de voltige et ses traits en pâtissaient. Elle embarqua pourtant James, une fois couvert, jusqu'au restaurant de sa connaissance le plus proche. Elle s'était retenue de faire la conversation pour ne rien dire sur ces quelques mètres, mais sans surprise, elle eut une table. Un charmant jeune homme talentueux et une jolie jeune femme en uniforme. Un charmant tableau, apparemment. On les prenait souvent pour frère et soeur au vu de leur âge similaire et de leur couleur de cheveux, populaire dans leur pays, mais pour autant un rien atypique.
-Alors, quoi de neuf? Toujours pas de jolie fille en vue? demanda négligemment Victoria en parcourant le menu, considérablement réduit avec le rationnement.
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James Alistair
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Sujet: Re: That's alright with me ➳ James Sam 21 Jan - 17:51
JAMES & VICTORIA
Quelle idée de lui confier l'article sur une visite du roi Georges VI et de son épouse la reine Elizabeth dans un dispensaire de soldats blessés. Bien sûr, cela restait un honneur de voir le roi et la reine dans Londres en guerre, à garder la tête haute et devenir des symboles de cette résistance anglaise. A cela, James ne pouvait rien dire, à part les encenser dans son article à venir. Mais qui dit visite, dit marche. Son supérieur l'oblige donc à se déplacer, suivre le couple royal, s'appuyer sur sa canne, prendre des notes, rattraper son retard sur la marche, avoir mal, serrer les dents, retourner dans le peloton de journalistes, prendre des notes …. Avec la photographe qui l'accompagnait dans ses déplacements, il lui indiquait parfois où se placer, quoi prendre. Une belle photographie de la reine assis au chevet d'un blessé avec un air peiné rendrait parfaitement. Puis le roi a tenu un petit discours, quelques mots forts à retranscrire, notés à toute vitesse, appuyé sur un poteau pour pouvoir utiliser ses deux mains.
Heureusement, le souverain britannique n'était pas un grand adepte des discours à rallonge – cela changeait de Churchill – et le journaliste fut de retour dans les locaux du Times à 11h tapantes. Cela lui donnait le temps de rédiger son article avant l'arrivée de sa cousine pour un déjeuner entre rouquins. Enfin, on sait bien sûr que les plans prévus dans nos têtes ne se passent jamais comme on le voulait. Entre la porte d'entrée et son bureau en premier étage, il se fit accoster deux fois pour ses articles, puis l'une des secrétaires l'interpella pour lui donner son courrier. Autour d'elle, d'autres secrétaires regardant une photo.
« Je montrais la photographie de ma cousine Betsy avec son fiancé, en permission à Bath. Qu'ils sont laids. Merci pour la courrier ! »
Et il partit nonchalamment avec quelques enveloppes et télégrammes dans la main jusqu'à son bureau. Il se débarrassa de sa besace qu'il jeta contre son bureau, accrocha son manteau et son écharpe et se laissa choir sur son siège avec un soupir d'aise. Heureusement, après avoir refréné l'envie depuis quelques jours, il avait donné à son corps sa dose de morphine hier soir. S'il avait mal à ce moment là, c'était plus que supportable ! Bon, pas de perte de temps, il fallait se mettre au boulot. Relisant ses notes, le journaliste créait son plan d'article. Insister sur la bienveillance, le sourire des blessés, la douceur de la reine consort, le discours du roi … Parfait, il ne restait que la rédaction. Seulement, cela ne s'improvisait pas et James se considérait avant tout comme un écrivain, le choix des mots, la tournure et le sens avait leur importance. Autant dire qu'il était chiant là-dessus. A ce moment là, un des rédacteurs ouvrit la porte :
« James, pour quelle heure tu auras terminé ton papier ? Rapidement j'espère, mais pour l'heure … Oui, je vois. Quand tu auras fini de douter et d'écrire, il faut que tu rappelles ton éditeur, il a cherché à te joindre. »
Comment couper l'envie d'écrire à James ? Mentionner son éditeur dans la conversation. Depuis 1938 et le succès de son roman, jamais James n'avait réussi à pondre quoi que ce soit. Fort heureusement pour lui, la guerre avait ralenti la production d'ouvrages et on lui fichait un peu plus la paix. Mais parfois, son éditeur le rappelait pour demander des nouvelles. Deux ou trois fois, il lui avait envoyé des débuts de roman mais il n'avait pas réussi à raconter la suite. Autant dire que cela ne faisait pas avancer l'article. James tenta de se concentrer à nouveau et commença le chapeau. Cinq lignes, cela était déjà pas si mal. Mais comme un roman, le début s'avère toujours plus simple, terminer était bien plus compliqué ! Il avait repris plusieurs fois sur sa machine à écrire, raturant sur les feuilles ratées, des essais de formules intéressantes, faisant mouche. Autant dire que la vraie rédaction n'avançait pas des masses. Alors qu'il réfléchissait à sa tournure de phrase sur la présence de la reine consort, une voix vint le déranger.
« Hello stranger. Il la salua de la main sans lâcher ses yeux de sa phrase. Quand tu auras fini de douter, il faut que tu rappelles la ponctualité, elle a cherché à te joindre. Penses tu que de comparer le roi comme le libérateur d'un ergastule est un peu trop prétentieux ? »
Il était dans son article, il avait besoin de quelques réponses avant de partir, histoire de noter sur son brouillon. Sa cousine essaya bien de lire mais à dire vrai, le résultat final ne constituait à peine une quinzaine de lignes. Et encore, pas sûr qu'il ne les retouche pas à son retour !
« Tu connais le dicton: "si tu n'as pas réussi à régler un problème à coup de bombes c'est que tu n'as pas lancé assez de bombes". Ou alors que tu n'as pas assez mangé, mais ça c'est une adaptation personnelle. Viens, allez, tu as besoin de changer d'air, et moi aussi! Hum … tu as raison. Je commence à en avoir mal à la tête, comme si je n'en avais déjà pas déjà plein les jambes. Attends, avant je note une petite phrase sur l'art volubile de Sa Majesté. Voilà, on peut y aller. »
James pouvait quitter son poste de travail où il n'avait pas passé tant de temps que cela, mais sa jambe avait pu se remettre un petit peu. Puis bon, il allait marcher pour s'asseoir à nouveau, rien d'insurmontable. Par contre, il ne s'attendait pas à ce que sa cousine le trouve si pâle au point de lui donner un conseil beauté, qu'il écouta avec de grands yeux ronds avant de la dépasser en secouant la tête pour prendre ses affaires. S'il avait maigri ? Oui un peu, un job stressant, de mauvaises nuits avec la peur des bombardements ou l'alerte déclenchée à tout moment, cela n'aidait pas à conserver la santé. Enfin bref, les deux jeunes gens quittèrent le Times pour une des rues adjacentes. James connaissait bien son quartier de travail, mais Vicky lui avait dit qu'elle avait une adresse où ils auraient facilement une table, ce qui n'était pas toujours évident. Une fois installés dans un petit endroit sympathique, James n'avait pas eu le temps de scruter la (petite) carte des menus, que Vicky attaqua directement.
« Alors, quoi de neuf? Toujours pas de jolie fille en vue ? Sérieusement ? On ne peut pas commander avant d'attaquer ma vie privée ? Le jeune homme avait ses yeux clairs grands ouverts. Puis cette obsession, j'ai l'impression que tout le monde s'est passé le mot. »
Il ne dit pas plus mais préféra lancer un signe à la serveuse, histoire de gagner un peu de temps. Après tout, le choix s'avérait assez simple avec ce genre de cartes, on manquait un peu de tout alors on n'avait pas à réfléchir durant des heures. Mais le passage de la commande passa trop vite et le regard inquisiteur de la rousse face à lui montrait qu'elle était déterminée.
« En plus, je n'ai rien à dire, ma tante a du te mettre au courant que je leur ai présentée ma nouvelle amie. Et puis tu l'as vu aussi, souviens toi ! Kathleen, une petite brune avec des reflets auburn, petit accent irlandais … Allez Vicky, fais un effort, qu'on passe à autre chose comme conversation. »
James détestait qu'on parle de sa vie privée. Déjà parce que cela ne regardait personne, et aussi parce qu'il ne n'aimait pas mentir. Présenter des petites amies pour cacher sa relation cachée, il n'avait pas tellement envie. Mais avec la guerre, la peur de mourir au-dessus des têtes, ses sœurs et sa mère s'avéraient de plus en plus déterminées à avoir une belle-soeur. Lui ne pourrait que leur proposer un beau-frère mais il ne voulait contrarier personne …
« Je n'ai plus rien à abscondre de ce côté là, dossier clos. Sinon le ministère, ça se passe bien ? »
Il aurait bien voulu parler d'autre chose mais pas sûr que ça fonctionne …
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Victoria Irvin
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Sujet: Re: That's alright with me ➳ James Ven 3 Mar - 0:14
Certes, Victoria et James n’étaient pas cousins par le sang, James était le neveu de Kate, seconde épouse du père de la jeune femme, mais cela ne les empêchait pas de se décrire comme tel. Sensiblement du même âge, ils s’étaient toujours entendus à merveille, James appréciant toujours les semaines d’été passés chez sa tante, loin de son père et de ses excentricités. Mais ils n’étaient pas toujours sur la même longueur d’onde. Victoria était beaucoup trop rigide pour son cousin, beaucoup trop « vieille Angleterre », old fashion, et ce n’était pas bon pour son jeune âge. C’était là l’un de leurs rares points de désaccord. Heureusement, ils en avaient peu d’autres, et surtout pas au niveau de la nourriture. La jeune caporale avait toujours de bonnes adresses - merci papa - pour son cousin, et ils ne manquaient jamais de tester des endroits ensemble. Comme celui-ci qui offrait tout de même des menus assez diversifiés malgré le rationnement, ce qui était non négligeable et fortement appréciable. James avait une petite mine et cela inquiétait un peu la jeune rousse, bien qu’elle n’ait sans doute rien à redire à ce sujet, elle non plus ne dormait pas énormément. Enfin, il n’y avait qu’à voir l’état de concentration dans lequel il était quand elle était entrée dans son bureau. Il n’avait même pas levé les yeux, alors qu’il était déjà en retard. Vraiment, il y avait de quoi s’agacer et surtout s’inquiéter. Heureusement il finit par lever le nez de sa machine à écrire.
A peine assis, Victoria attaqua la conversation. On lui posait tellement de questions sur le mariage, la date, Teddy, sa prévenance, les détails, et où ils allaient bien vivre que quand on pouvait se concentrer sur quelqu’un d’autre, cela provoquait un changement des plus agréables et bienvenus. Elle savait que le sujet n’était pas beaucoup plus apprécié par James, mais elle avait eut le mérite pour une fois de tirer - pardon, de parler - la première. A y bien réfléchir, elle n’avait jamais véritablement vu son cousin avec qui que ce soit. Aucune jeune femme n’avait vraiment été se pavaner à son bras, plus d’une ou deux fois, et cela n’avait pas l’air de l’intéresser. La soeur de sa belle-mère en parlait peu, après tout il était un garçon, il avait le temp, c’était moins urgent, moins important. Il était charmant, beau parleur, avait une carrière à succès, journaliste émérite, auteur... Tout lui réussissait, rien n’était urgent. Quoi que la guerre avait donné une urgence à tout. Certes, James ne pouvait s’engager avec sa jambe, mais une bombe pouvait tomber sur n’importe qui à n’importe quel moment. Et puis la finalité de la vie, n’était-ce pas d’être un père ou une mère de famille, un époux ou une épouse aimante, et voilà tout? Rien qu’en pensant cela, Victoria savait qu’il y avait quelque chose de faux, elle-même n’était pas pressée de convoler avec Teddy. Pas autant qu’il n’y avait ne serait-ce qu’un an plus tôt. Mais elle n’arrivait toujours pas à mettre le doigt sur ce changement, et Karol n’en était pas la cause, mais plutôt la conséquence. Ce n’était plus au brillant parlementaire en devenir qu’elle pensait avant de s’endormir mais à un pilote polonais un peu trop grande gueule.
-Sérieusement ? On ne peut pas commander avant d'attaquer ma vie privée ? Puis cette obsession, j'ai l'impression que tout le monde s'est passé le mot.
Il la regarda avec un air si surprit et agacé que Victoria regarda ailleurs, en prenant l’air le plus innocent du monde. Bon, d’accord, on lui avait peut être demandé de demander, mais elle n’avait jamais été un modèle de subtilité pour ce genre de choses. Et puis il y avait peut être un tout petit peu de curiosité, au fond... James héla la serveuse et les deux jeunes gens commandèrent. Avec leur couleur de cheveux similaires, on les prenait souvent pour des frères et soeurs, ce qui avait de quoi faire sourire. Victoria vit dans les yeux de la serveuse qu’encore une fois, c’était le cas. Il n’y avait qu’à voir comme elle regardait James, comme si Victoria n’était pas une menace - ce qu’elle n’était pas, mais c’était amusant à observer. Et puis la jeune femme tourna les talons.
-En plus, je n'ai rien à dire, ma tante a du te mettre au courant que je leur ai présentée ma nouvelle amie. Et puis tu l'as vu aussi, souviens toi ! Kathleen, une petite brune avec des reflets auburn, petit accent irlandais … Allez Vicky, fais un effort, qu'on passe à autre chose comme conversation.
Victoria avait froncé les sourcils, tentant de se rappeler. Kathleen... Kathleen... Oui, peut être... Ah! La petite brune à l’accent étrange, Victoria n’avait pas réussi à mettre le doigt dessus, elle avait toujours été terrible avec les accents, et en plus la jeune femme tentait de camoufler le sien. Cela lui avait parut un rien étrange, mais elle s’était dit qu’elle cherchait peut être tout simplement à s’intégrer. Il y avait tellement d’étrangers dans cette ville, et de brassage de population britannique.
-Je n'ai plus rien à abscondre de ce côté là, dossier clos. Sinon le ministère, ça se passe bien.
-Ca va, mais je ne t’en dirai pas plus, Secret défense, et pour de vrai dans mon cas. Kathleen, c’est bien la petite brune avec l’accent ? Tu la connais d’où ? Ca fait longtemps ? Enfin, elle n’est pas vraiment ton style, non?
Bon, l’argument était un peu bancal, James n’avait jamais vraiment eut de « style » autant au niveau de la personnalité, parfois bruyantes, parfois discrètes, intelligentes, stupides, brunes, blondes, rousses, grandes, petites, rondes, fines... Mais jamais plus de quelques rendez-vous. Devant la tête de son cousin, Victoria prit un peu la mouche.
-Oh! Excuse-moi de m’intéresser! Ce n’est pas comme si tu connaissais absolument tout de ma vie amoureuse et que tu étais l’un des premiers qui avait su par le menu la demande de Teddy. Et puis ça change de parler travail. La dernière fois nous avons faillit mourir transpercés par des balles allemandes je te rappelle. C’est un peu plus léger comme sujet.
Elle se laissa aller contre son dossier de siège et croisa les bras sur la poitrine - geste que sa mère, sa belle-mère, ses gouvernantes et toutes ses professeurs de maintient auraient reprit immédiatement, tellement vulgaire! - et le fixa par en dessous. Après un petit silence, elle reprit, plus doucement. -Ce n’est pas comme si tu savais que tu pouvais tout me dire...
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James Alistair
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Sujet: Re: That's alright with me ➳ James Dim 28 Jan - 14:50
Un homme célibataire à 30 ans, cela sonnait louche pour certaines personnes. Cela existait, et était même assez répandu, mais que voulez vous, il y a encore des traditions bien ancrées en 1940, comme celui que l'on doit se marier le plus tôt possible pour fonder une famille et à son tour, faire l'inquisition autour de leurs fréquentations. Et James avait assez à faire avec une mère et des sœurs un peu trop présentes, un peu trop pressantes aussi. Seul homme de la famille, il devait porter le nom d'Alistair et le propager dans sa lignée. Pas de bol pour elles, lui préférait les hommes (même s'il a fréquenté des femmes) et il n'était pas certain qu'il passe un jour devant l'autel pour mener la vie qu'on rêvait pour lui. Et voilà qu'aujourd'hui, sa cousine venait lui chercher des poux à ce sujet là ! Non, pas elle, Vicky avait beaucoup plus de conversations que parler vie privée avec son cousin. Ils auraient pu parler de la guerre, de divers événements mondains, pourquoi pas débattre sur les pyjama en soie de Churchill ou déblatérer sur une connaissance en commun, mais elle tombait bien bas, et il ne manquait pas de le lui faire remarquer, et son air innocent ne passait pas non plus.
Vu qu'ils avaient le temps d'un déjeuner pour parler, James essaya de détourner la conversation, après avoir mentionné qu'il avait quelqu'un, il décida de parler du ministère, histoire de revenir sur une autre ligne de conversation, mais apparemment sa cousine semblait aussi têtue que lui. La couleur de cheveux sans doute …
« Ça va, mais je ne t’en dirai pas plus, Secret défense, et pour de vrai dans mon cas. Kathleen, c’est bien la petite brune avec l’accent ? Tu la connais d’où ? Ça fait longtemps ? Enfin, elle n’est pas vraiment ton style, non? » Non mais un interrogatoire, sérieusement ? Le journaliste lui lança un regard noir, et soupira en guise de réponse. Oh! Excuse-moi de m’intéresser! Ce n’est pas comme si tu connaissais absolument tout de ma vie amoureuse et que tu étais l’un des premiers qui avait su par le menu la demande de Teddy. Et puis ça change de parler travail. La dernière fois nous avons failli mourir transpercés par des balles allemandes je te rappelle. C’est un peu plus léger comme sujet. Certes, mais entre ma tante, mes sœurs, ma mère et maintenant toi … il n'y a vraiment qu'Alfred pour me lâcher la grappe à ce sujet, un point positif pour le paternel. C'est lourd, tu sais ! Ce n’est pas comme si tu savais que tu pouvais tout me dire... Parce que toi, tu me dis tout ? »
Cette petite phrase lâchée par Vicky, James la saisit au vol. Elle avait mentionné Teddy et sa demande, mais le jeune homme en savait plus, après tout les yeux d'un journaliste se posent partout. Il pouvait inverser la tendance, jouer à son tour les inquisiteurs et s'avança légèrement tout en posant les coudes sur la table.
« Si tu veux jouer aux confidences, il va falloir que tu me parles aussi. C'est donnant-donnant, et non ma chère, on ne négocie pas. »
Il s'arrêta alors que les plats venaient d'arriver, et la serveuse lança un charmant sourire, avec œillade en accompagnement, à James qui lui répondit par un sourire sympathique. Une fois partie, les confidences pouvaient recommencer.
« C'était qui ce militaire un peu bad boy à la soirée de Mrs Mathewsen ? Joli garçon d'ailleurs, mais ce n'était pas du tout Teddy. Tu m'en parles, j'ai le droit de te poser des questions, et après on reviendra sur mon cas si tu n'en as pas marre. Bon appétit, Vicky »
Il venait de renverser la tendance … mais pour un temps seulement. Si elle revenait à lui poser des questions, James se demandait intérieurement ce qu'il pourrait lui répondre, lui dire la vérité (et peut être voir le regard de sa cousine changer sur lui, peut-être le dénoncer qui sait) ou lui mentir (et prendre le parti de toujours jouer un rôle, alors qu'elle lui avait accordé sa confiance) … Il repoussait l’échéance avant de sauter.
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Victoria Irvin
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Sujet: Re: That's alright with me ➳ James Sam 10 Fév - 13:16
Bien que James et Victoria ne soient pas cousins au sens stricto sensu du terme, les deux jeunes gens avaient toujours été très proches et s'étaient toujours considérés comme tel, avec les frères et soeurs de chacun, mais les deux aînés avaient une relation particulière. Ils se disaient beaucoup de choses et pouvaient oser l'un envers l'autre des gestes et intentions que d'autres n'auraient jamais osé ne serait-ce qu'insinuer. James avait été l'un des premiers à connaître l'intention de Victoria de rejoindre l'armée. A croire qu'ils faisaient les choses à l'envers, le cousin restait en arrière et la cousine prenait l'uniforme. Mais c'était parfaitement acceptable à leurs yeux. Mais Victoria connaissait aussi les limites. Limites qu'elle repoussait pas mal ce jour-là, à mettre son nez dans les affaires sentimentales de James. La terre entière connaissait les siennes, elle avait bien le droit à un peu de contre partie, non? Le cadre de ce restaurant s'y prêtait, il y avait peu de monde, le bruissement des conversations incitait aux confidences, tout était calme et si ce n'était l'uniforme de la jeune femme et de certaines personnes présentes, on se serait presque cru revenus deux ans en arrière.
Mais James ne s'en laissait pas compter, malheureusement. Il avait toujours été très réservé. Quand on connaissait son histoire familiale et son père, cela se comprenait. Les deux soeurs, la mère de James et la belle-mère de Victoria, n'auraient pu faire des mariages plus différents. Le père de James n'avait pas bonne réputation et James lui en tenait rigueur. Qui était Victoria pour juger? Au contraire, elle savait qu'à part le divorce de ses parents, elle avait eut une jeunesse dorée, protégée (pour ne pas dire surprotégée et couvée)... bref, les soucis, elle avait commencé à les connaître une foi l'uniforme enfilé. Cela l'avait désarçonnée d'abord, et lui donnait désormais un peu plus de confiance en elle, confiance qui la poussait à se montrer un rien indiscrète envers James. Grand Dieu, qu'est ce que sa mère dirait? Mieux valait ne pas le savoir.
-Non mais un interrogatoire, sérieusement ?
Aïe. Le regard de James était équivoque. Victoria s'en tira avec une petite pirouette mais qui ne dupa personne et surtout pas un cerveau aussi brillant que James. On n'était pas journaliste au Times quand on se contentait de gribouiller des inepties.
-Certes, mais entre ma tante, mes sœurs, ma mère et maintenant toi … il n'y a vraiment qu'Alfred pour me lâcher la grappe à ce sujet, un point positif pour le paternel. C'est lourd, tu sais !
Argument, contre argument...
-Parce que toi, tu me dis tout ?
Touché. Bien sûr que non elle ne lui disait pas tout. Seulement le plus important. Victoria se retrancha un instant, laissant James gagner du terrain. Il avait saisit l'argument, à croire qu'il avait fait parti du club de débat d'une grande université britannique.
-Je te dis l'essentiel, rétorqua platement la jeune femme.
-Si tu veux jouer aux confidences, il va falloir que tu me parles aussi. C'est donnant-donnant, et non ma chère, on ne négocie pas.
Victoria soupira en levant les yeux au ciel - l'armée avait ruiné des années de cours de bonnes manières, ses professeurs et gouvernantes seraient désespérés. La bataille verbale connu une interruption alors que les plats étaient servis. Victoria ne saisit rien de l'échange de regard entre son cousin et la serveuse, sinon elle aurait peut être pu réargumenter. Dommage, il y a des occasions manquées.
-C'était qui ce militaire un peu bad boy à la soirée de Mrs Mathewsen ? Joli garçon d'ailleurs, mais ce n'était pas du tout Teddy. Tu m'en parles, j'ai le droit de te poser des questions, et après on reviendra sur mon cas si tu n'en as pas marre. Bon appétit, Vicky .
"Je te déteste, James Alistair, toi et ton oeil de journaliste qui voit tout" songea un instant Victoria. Son cerveau se mit à réfléchir à toute vitesse alors qu'elle découpait son plat, ouf, toutes ses leçons de bonnes manières n'étaient pas passées à la trappe. Que dire? Le minimum? Oui, cela lui semblait une bonne idée. Elle songea fortement à sa mère en cette instant, maîtresse dans l'art du paraître et du faux semblant. Victoria aurait aimé avoir sa capacité d'actrice.
-Qui ça?
Elle fit mine de réfléchir.
-Ah, le capitaine Tomasz?! Oh c'est un pilote hongrois... euh non polonais...? Euuh... enfin bref, c'est un détail. Il fait parti de ces pilotes du continent qui ont rallié Londres pour continuer à se battre contre les Nazis mais qui doivent subir une série d'interrogatoires par l'état major avant de se voir confier un avion à plusieurs milliers de livres sterling. On ne sait jamais,... Je leur fais la paperasse, il était venu me remercier. Quoi que j'aimerai beaucoup plus être derrière le manche dans un des spitfires à leur place.
Cela suffisait pour le moment. Pas besoin d'en dire plus à James. Plus tard peut être, mais elle avait demandé à Karol de lui donner du temps et ce n'était pas la sur absence de Teddy qui allait lui faciliter les choses. Ou peut être au contraire... Victoria avait besoin de faire le point et de réfléchir.
Elle prit une gorgée d'eau, mangeant la petite ration avec précaution et lenteur, en regardant James du coin de l'oeil. Avait-il été dupe? Difficile à dire. Mais elle avait laissé assez de terrain comme ça. -On a dit donnant-donnant, très cher. Alors...?
Cela pouvait sembler ridicule, mais un peu de légèreté dans cette guerre ne faisait de mal à personne. Sauf que Victoria ne se doutait pas qu'à défaut de petites conversations badines, elle avait posé les mains sur la boite de Pandore.
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James Alistair
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Sujet: Re: That's alright with me ➳ James Jeu 1 Mar - 19:11
James détestait parler de sa vie privée, sans aucun doute parce qu’elle était totalement illégale. Depuis dix ans, avec des hauts et des bas, il entretenait une liaison avec Isidore et personne n’était au courant, et surtout personne ne se doutait de rien. Qui irait penser à une relation entre deux hommes en 1940 ? Ils étaient proches mais ils étaient amis, avait fait leurs études ensemble et avaient vécu à Paris, loin de leurs familles, cela tissait des liens. Puis bon, Isidore était fiancé donc c’est qu’il était hétérosexuel, bien sûr ! Ah, la naïveté des gens … les deux hommes s’aimaient et se laissaient libres, leur lien restait comme un fil rouge de leurs vies. Et puis officiellement, James fréquentait cette jeune fille adorable, Kathleen, de quoi rassurer sa mère sur son aptitude à séduire la gente féminine, et la garder surtout. On dit que les filles ont une pression sociale de se marier, mais certains garçons aussi, et les enfants Alistair étaient tous logés à la même enseigne. Charlotte s’était mariée, bon Anne avait perdu son fiancé, mais Georgiana et James subissaient les assauts maternels sans distinction de sexe. Encore plus James car il venait de passer la trentaine, ce qui commençait à faire tard pour s’établir.
Et si sa cousine jouait sur ce terrain, il ferait comme souvent, soit une parade soit une attaque dans les règles. Si l’argument Kathleen n’avait pas fonctionné, il lui restait l’offensive. Pauvre Victoria, il l’adorait mais sa curiosité la perdait. S’il ne pouvait faire ça à ses sœurs ou sa mère, il pouvait face à la rouquine, surtout qu’il avait des dossiers. Il n’aimait pas vraiment jouer les coups bas mais elle l’avait cherché. Alors il lança sur la table la soirée de Mrs Mathewsen et le jeune homme qui était avec elle.
« Qui ça? »
Oh tiens, on dirait sa mère, pensa le journaliste aux aguets. Se donner de la contenance, bien joué Mrs Irvin.
« Ah, le capitaine Tomasz?! Oh c'est un pilote hongrois... euh non polonais...? Euuh... enfin bref, c'est un détail. Il fait partie de ces pilotes du continent qui ont rallié Londres pour continuer à se battre contre les Nazis mais qui doivent subir une série d'interrogatoires par l'état-major avant de se voir confier un avion à plusieurs milliers de livres sterling. On ne sait jamais,... Je leur fais la paperasse, il était venu me remercier. Quoi que j'aimerai beaucoup plus être derrière le manche dans un des Spitfires à leur place. En effet … » lança t’il sur le même ton alors qu’il portait la première portion à sa bouche.
Ainsi elle jouait ainsi. Ils jouaient sur le même tableau et avec presque les mêmes armes, mais Victoria ne se doutait pas que James avait plus d’un atout dans sa manche. Pourtant, il la laissait savourer sa victoire, après tout elle avait commencé donc plus dure sera la chute.
« On a dit donnant-donnant, très cher. Alors...? Oh je n’ai pas fini avec mes questions. Un pilote polonais alors … c’est exotique. Il gardait un ton badin, l’air de rien. Et donc tu danses avec tous les militaires à qui tu fais la paperasse ? Et tu les embrasses tous aussi ? Quel beau métier tu fais là. »
Là, il ne pouvait que gagner par KO, mais il décida d’enfoncer un peu le clou, il espérait qu’après, Vicky parte sur un autre sujet. Et il l’espérait fortement, il jouait gros car elle pourrait lui rendre la pareille.
« Ce n’est pas beau de mentir ma chère. Tu sais bien que je ne tends pas de perche par hasard. Je couvrais l’événement, je vois tout, il faut tout capter, même si cela ne figure pas dans mon article. Puis il radoucit son ton. Tu peux m’en parler, je ne vais pas te juger sur ta conduite ni quoi que ce soit, je te connais assez pour savoir que tu te blâmes assez. »
Voilà, elle pouvait faire des confidences si elle le voulait, cela ferait le thème du déjeuner et lui passerait entre les mailles du filet. Bien joué, Alistair ….
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Sujet: Re: That's alright with me ➳ James Mer 14 Mar - 21:37
Victoria entrait sur un terrain dangereux, elle en était consciente. Même si elle n'avait jamais bien menti, travailler dans un domaine classifié lui avait apprit à éluder certains sujets de conversation pour éviter qu'elle ne se retrouve face à différents dangers. Jouer la carte de l'innocence payait parfois, souvent même. Alors pourquoi pas face à son cousin en parlant de sa vie sentimentale? Elle n'avait qu'à tenter le coup. Après tout, elle n'avait pas grand chose à perdre. Elle savait au fond d'elle-même que s'il y avait bien une personne dans sa famille pour ne pas la juger, penser qu'elle faisait une sorte de coup d'état ou monter sur ses grands chevaux, c'était bien James. Mais voilà, Victoria était parfaite. Victoria ne franchissait jamais la ligne. Victoria roulait bien gentiment à vitesse de croisière sur les voies que traçaient son rang, sa famille, sa réputation, ses bonnes manières et les idées reçues sur ce qu'était une lady. Cet écart - et quel écart - était le premier, et elle ne savait absolument pas comment le gérer. Elle nageait en plein brouillard et pensait que la meilleure défense était de se fermer comme un coffre fort, même avec Karol. Comme à l'intérieur d'un sous marin, elle cloisonnait tout - merci Olivia de lui avoir apprit les B-A-BAs de la mécanique marine - pour empêcher toute connexion. C'était son moyen de garder tout ça sous contrôle.
Aussi quand James avait abordé le sujet, elle ne s'y attendait pas du tout. Il l'avait prise en traitre et il devait surement le savoir. Si Victoria était la complaisance même, elle n'en était pas moins un minimum intelligente. Elle connaissait assez James pour savoir deux choses: 1) qu'il ne laissait pas tomber un scoop quand il en avait un 2) que pour lui la meilleure défense restait l'attaque. Donc, s'il réagissait de la sorte, c'était qu'elle touchait un sujet sensible. Elle n'était certes pas journaliste ni enquêtrice de police, mais elle savait aussi un peu fouiner pour obtenir ce qu'elle voulait - merci Maman. Ce fut le plus naturellement du monde qu'elle lui répondit de manière très évasive, tentant, de sa manière la plus mondaine, de faire passer la rencontre pour quelque chose de complètement banale et fortuite. Aussi la contrattaque de James manqua de lui faire recracher le verre d'eau qu'elle était en train de boire.
-Oh je n’ai pas fini avec mes questions. Un pilote polonais alors … c’est exotique. Victoria n'aimait pas ce ton. Et donc tu danses avec tous les militaires à qui tu fais la paperasse ? Et tu les embrasses tous aussi ? Quel beau métier tu fais là.
Alors là... Elle était mal. Très mal. Elle lui lança un regard de bête traquée, du genre de celui qu'avait le pauvre cerf lors de la chasse à courre à Conway à l'automne dernier. Pourtant, cela ne dura que quelques secondes, une lady ne se laisse jamais démonter.
-Ce n’est pas beau de mentir ma chère. Tu sais bien que je ne tends pas de perche par hasard. Je couvrais l’événement, je vois tout, il faut tout capter, même si cela ne figure pas dans mon article. Tu peux m’en parler, je ne vais pas te juger sur ta conduite ni quoi que ce soit, je te connais assez pour savoir que tu te blâmes assez.
Ce ton confident, paternaliste presque, la sidéra. Il était bien placé pour savoir pourquoi Victoria cloisonnait tout. Avoir grandit avec des parents divorcés se détestant, elle avait très vite apprit à ne jamais parler de l'un en présence de l'autre sauf extrême nécessité. Elle marchait sur des oeufs depuis toujours, avec tout le monde. Derrière son masque de petite fille parfaite se cachait une peur monstre de se faire rejeter par les personnes auxquelles elle tenait. Et ce baiser risquait justement de tout ruiner. Si Teddy l'avait vu, elle aurait pu lui rendre sa bague de fiançailles, sa mère aurait fait une syncope et son père... Elle n'osait l'imaginer, elle était la prunelle de ses yeux... Bref, une catastrophe.
Victoria retira sa main de la table de peur que James ne la prenne et à cet instant elle n'aurait pas supporté qu'il la touche. Elle ferma les yeux, se laissa aller contre le dossier de sa chaise et prit une profonde inspiration. Puis elle rouvrit les yeux et tourna la tête vers James, le fixant de ses yeux clairs.
-C'était une erreur. Un malentendu. Il a cru... je ne sais pas ce qu'il a cru. Peut être qu'en Pologne être gentille veut dire qu'on est prête à tout accepter. Je lui ai fais comprendre qu'il ne servait à rien d'insister. Tu crois vraiment que j'irai tout risquer pour un homme que je connais à peine et qui peut finir crashé toutes les nuits alors que ma vie est toute tracée? Je ne suis pas stupide. Un mot et je l'aurais fais mettre au placard, il n'est pas très apprécié du commandement. Mais il m'a fait pitié.
Le meilleur allié du mensonge est la vérité. A peu de chose près ce qu'elle venait de raconter était totalement vrai. Sauf qu'elle priait intérieurement Karol de la pardonner d'avoir osé dire une chose pareille. Mais elle n'était pas prête à en parler, et pas même à James. Elle fit miroiter sa bague de fiançailles, signe que non, rien n'avait changé. Et pourtant tout avait changé. Mais James l'avait poignardée dans le dos et il n'allait pas s'en tirer comme ça.
-Je te trouve en tout cas mal placé pour insinuer des choses alors que ta mère a dit à Jane que tu avais un comportement très bizarre ces derniers temps, qu'il t'arrivait de manquer des dîners ou d'autres événements. De plus, Georgina n'arrête pas de dire que tu as l'esprit ailleurs et pour qu'elle le remarque, il faut vraiment que tu aies quelque chose en tête. Alors ne me donne pas de leçons quand visiblement il se passe quelque chose de bien plus important dans ta vie que dans la mienne. Alors? Ou je ne suis désormais digne que des coups bas et plus des choses qui te préoccupent?
Elle croisa les bras sur sa poitrine. La serveuse s'approcha, pensant qu'ils avaient finis. Victoria, encore énervée, le congédia d'un geste sec qui n'était pourtant pas de ses habitudes, sans lâcher James des yeux.
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James Alistair
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Sujet: Re: That's alright with me ➳ James Sam 24 Mar - 16:46
Ce jeu le perdrait, James en avait conscience dès qu’il eut l’idée de sa riposte. Il jouait à quitte ou double sur ce coup là. Il ne voulait pas la blesser ni la forcer à quoi que ce soit, le journaliste ne pouvait pas la juger si elle avait craqué pour un pilote, et pas le plus moche. Avec sa double vie et l’anathème qu’avait porté Alfred sur la famille Alistair, le rouquin était le dernier pour juger les autres. Cela ne l’empêchait pas de le faire parfois, notamment sur des inconnus et des gens chiants, mais il ne se le permettait pas avec ses proches, ni avec Victoria. Depuis qu’il la connaissait, elle avait toujours été une jeune fille bien dans son rang, menait sa vie tracée sans se plaindre, même avec un certain épanouissement. Avec ses grands yeux bleus et ses cheveux impeccables, elle pouvait avoir sa photo à côté du mot « sage ». Un coup de cœur, l’envie d’un peu d’aventure, cela arrivait même à une jeune fille modèle. Et il ne l’aurait pas abordé, ou pas de cette façon, si Vicky avait voulu trop en savoir sur sa vie privée.
Personne ne savait, personne ne devait savoir. Il aurait dû être un garçon « classique », se trouver une jolie fille, ou plusieurs avant de trouver celle qu’il fallait pour se poser, et fonder une famille comme toute personne. Non, lui avait préféré tomber amoureux d’un homme, de celui qu’il présentait comme son meilleur ami, et où personne ne voyait une once d’homosexualité. En société, ils se montraient complices mais qui y verrait une quelconque liaison ? Il connaissait trop bien les mœurs britanniques pour ne jamais avoir un geste déplacé. Et lorsqu’il se rappelait ce matin où la mère d’Isi les avait surpris, qu’ils avaient inventé un mensonge gros comme une maison, jamais il n’aurait cru que ce serait passé, ou alors mme Hood préférait nier la vérité. Ils avaient eu chaud ce matin là, et on ne reprendrait plus James à une telle erreur.
Alors en parler … non, il préférait attaquer, défendait cette partie de sa vie qui ne devait jamais être dévoilée, quitte à faire du mal à quelqu’un qu’il apprécie. Il avait vu Vicky fermer les yeux pour trouver de la contenance, et la force de son mensonge comme si elle voulait y croire elle-même. Il ne fit qu’acquiescer puis haussa les épaules. Il espérait s’en être tiré un court instant alors qu’il continuait son repas. Elle avait peut être compris la leçon. Ou pas.
« Je te trouve en tout cas mal placé pour insinuer des choses alors que ta mère a dit à Jane que tu avais un comportement très bizarre ces derniers temps, qu'il t'arrivait de manquer des dîners ou d'autres événements. De plus, Georgina n'arrête pas de dire que tu as l'esprit ailleurs et pour qu'elle le remarque, il faut vraiment que tu aies quelque chose en tête. Alors ne me donne pas de leçons quand visiblement il se passe quelque chose de bien plus important dans ta vie que dans la mienne. Alors? Ou je ne suis désormais digne que des coups bas et plus des choses qui te préoccupent ? Pour quelqu’un qui me ment en me regardant dans les yeux, je te trouve gonflé de prendre de grands airs. »
Il posa ses couverts, cherchant à se contenir. Elle ne lâcherait pas le morceau et il n’avait plus de carte, mais ne pouvait se résoudre à dire la vérité.
« Ce qui me préoccupe ? Oh je ne sais pas, je travaille sur des sujets de guerre alors que je suis un mondain. Je fais de la propagande alors que je suis sensé écrire sur les robes de couture et les soirées des ambassadeurs. Je vis dans une famille oppressante où mon père fait comme si tout était normal et où quatre femmes me harcèlent à me caser. Ce n’est peut être pas assez pour toi, mais moi si. Alors le peu qui m’appartient reste à moi, et à personne d’autre. Je n’ai pas à justifier où je vais, ce que je fais ou qui je vois. »
Il ne l’avait pas quitté des yeux, il en avait assez de protéger ce secret au prix de se battre avec son entourage, il fallait qu’il se lâche un peu.
« Et puis même si j’ai quelque chose à cacher, tu vas me faire quoi ? Tu as tes secrets et j’ai les miens, je suis un grand garçon, je sais gérer ma vie. Tu ne sais pas ce que c’est que de passer le pas de la porte familiale plusieurs fois par semaine et d’avoir toujours cette même question, cette épée de Damoclès au dessus de la tête, où je ne sais même plus comment répondre. Si tu savais comment j’aurais voulu partir sur le front pour qu’on ne m’emmerde plus avec ça, au moins j’aurais eu une vraie excuse pour ne pas faire comme tout le monde, mentir … »
Mais à trop se lâcher, il sut qu’il en avait trop dit et se mordit la langue de sa stupidité. Pris à son propre piège, là Vicky ne le lâcherait pas. Elle n’avait pas l’air d’avoir compris de quoi il parlait, ses questions le confirmèrent. Mais là, il n’avait plus de mensonge, d’atout, il s’était déstabilisé tout seul.
« Je ne peux pas t’en parler. Un secret est un secret, surtout quand il y a tant en jeu. »
Il y avait sa tête, sa vie en jeu. Il avait déjà vu des hommes se faire surprendre, se faire arrêter et jeter en prison. Certains bénéficiaient de la castration chimique, presque pire que la prison, prisonnier de son propre corps. Il avait tellement peur de cette perspective. Il serait un criminel, comme son père, ce qui était déjà insultant, mais quelle mère pourrait regarder son fils après cette révélation ? Il s’était crispé au point d’en avoir mal à sa hanche et serrait les dents. Quel idiot d’avoir trop parlé. Il regardait autour de lui, comme si tout le monde pouvait entendre la conversation alors qu’il avait baissé le ton. Il ne voulait pas en parler, cela lui brûlait la langue et lui serrait la gorge. Mais Vicky l’avait mis au pied du mur, il avait perdu en l’attaquant de la sorte, il ne pouvait pas l’en blâmer.
« Je … Non. C’est trop compliqué et trop difficile. Je … J’aime déjà quelqu’un. »
S’il ne doutait pas de l’intelligence de sa cousine, il la vit perplexe. A son tour il ferma les yeux pour se contenir, pour trouver la force et se dire qu’il allait sans doute vivre ses derniers instants de liberté, puis les rouvrit, fébrile.
« Je suis avec ... un homme. »
Il avait l’impression d’avoir jeté non pas un pavé dans la mare, mais carrément une bombe dans un verre d’eau. Son cœur battait tellement, il avait les mains moites et la gorge sèche. Il avait joué carte sur table par dépit, parce qu’il n’avait pas le choix. Il détestait ça, ce moment suspendu, la réaction de Victoria déciderait presque de son avenir …
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Sujet: Re: That's alright with me ➳ James Ven 6 Avr - 11:48
Certaines vérités restent mieux cachées. On dit que la parole est d'argent mais le silence est d'or, cela rimait tellement avec les préoccupations de leur époque. Careless talks cost lives... Cette expression rendue célèbre par les panneaux de propagande ne pouvait mieux résonner en cet instant précis, alors que Victoria n'avait aucune idée qu'elle venait de poser les doigts sur le couvercle de la boîte de Pandore. James n'était jamais agressif, pas avec elle en tout cas. Contrairement à elle qui pouvait parfois - souvent - être vive avec lui, parce qu'il était l'un des rares à ne pas la juger. Mais elle lui avait tout de même menti parce que même à James, elle n'était pas prête à dire qu'elle voulait tout envoyer promener: fiancé, classe sociale, attente de ses parents... Non elle n'était pas prête, mais elle le renvoyait dans les cordes en lui faisant remarquer que lui pouvait lui parler, qu'elle n'était ni sa mère, ni ses soeurs. Hypocrite? En bonne jeune fille de la bonne société ou le paraître avait toutes les préséances, Victoria aurait répondu que ce n'était que garder des cartes en main.
-Pour quelqu’un qui me ment en me regardant dans les yeux, je te trouve gonflé de prendre de grands airs.
Victoria ne lâcha pas son regard, clairement, son attitude signifiait "prouve-le, que je te mens". Mais elle ne répondit pas pour autant, il ne servait à rien de pousser la chance trop en avant. James cessa de manger. Il se crispait, Victoria avait franchit une ligne. Elle en franchissait beaucoup ces derniers temps, sa cage dorée devenait trop petite.
-Ce qui me préoccupe ? Oh je ne sais pas, je travaille sur des sujets de guerre alors que je suis un mondain. Je fais de la propagande alors que je suis sensé écrire sur les robes de couture et les soirées des ambassadeurs. Je vis dans une famille oppressante où mon père fait comme si tout était normal et où quatre femmes me harcèlent à me caser. Ce n’est peut être pas assez pour toi, mais moi si. Alors le peu qui m’appartient reste à moi, et à personne d’autre. Je n’ai pas à justifier où je vais, ce que je fais ou qui je vois.
Victoria ne dit rien sur le moment, ayant l'impression que ce n'était pas fini. Leurs regards ne se quittaient pas. C'était comme s'ils n'y avait plus qu'eux dans cette pièce, le brouhaha des conversations leur paraissait à des kilomètres.
-Et puis même si j’ai quelque chose à cacher, tu vas me faire quoi ? Tu as tes secrets et j’ai les miens, je suis un grand garçon, je sais gérer ma vie. Tu ne sais pas ce que c’est que de passer le pas de la porte familiale plusieurs fois par semaine et d’avoir toujours cette même question, cette épée de Damoclès au dessus de la tête, où je ne sais même plus comment répondre. Si tu savais comment j’aurais voulu partir sur le front pour qu’on ne m’emmerde plus avec ça, au moins j’aurais eu une vraie excuse pour ne pas faire comme tout le monde, mentir …
Si James, mondain comme il se définissait lui-même, aurait préféré être au frond... VIctoria savait bien qu'il ne plaisantait pas et qu'il n'était pas vraiment le moment de faire de l'humour.
-Je ne peux pas t’en parler. Un secret est un secret, surtout quand il y a tant en jeu.
Plutôt que dire quoi que ce soit, Victoria, qui avait aussi posé ses couverts sans s'en rendre compte, tendit la main vers James et la posa sur la sienne. Juste comme ça. "Tu peux tout me dire" semblait-elle tenter de lui faire comprendre, sans oser rien dire de peur de le voir s'enfuir. Elle détestait le voir comme ça. Ils n'étaient peut être pas cousins par le sang mais étaient si proches... Elle se sentait parfois plus proche de James que de ses propres frères et soeurs.
-Je suis avec ... un homme.
Victoria le fixait toujours. Elle n'avait pas retiré sa main. Elle avait entendu sa phrase, mais ne semblait pas l'avoir comprise. Il était avec un homme. Elle était là, et en même temps elle était ailleurs, dans un autre univers. Le temps que la phrase qu'elle avait parfaitement entendue se fasse comprendre de son esprit. Il était avec un homme... Peu à peu elle commença à intégrer l'information et son regard changea. D'écoute attentive, il passait à la surprise la plus totale, l'inquiétude aussi. Pourtant sa main était toujours sur celle de James. Combien de temps se passa ainsi? Impossible de le dire. Surement pas très longtemps. Ils semblaient figés ainsi, jusqu'à ce qu'on se présente à leur table. -Madame, monsieur, tout se passe bien?
Victoria sursauta et se redressa, retirant sa main de celle de James. Main qui était devenue glacée alors que celle de son cousin était moite. La question paraissait tellement incongrue. Non, pas vraiment non, tout ne se passe pas bien du tout depuis presque deux ans! -Euh... oui, oui parfait, merci, répondit évasivement la jeune femme.
La serveuse tourna les talons. Victoria ne savait pas quoi dire. Certaines vérités méritaient de rester cachées. Elle savait bien évidemment, comme tout le monde, le sort réservé aux homosexuels. Et elle ne lui ferait pas l'injure de lui demander s'il était au courant. Ni s'il était sûr de lui, au vu de ce qu'il avait sous entendu il y avait longtemps qu'il savait qu'il était... de l'autre bord. Victoria remit sa serviette en place sur ses genoux pour se donner contenance, avant de se racler la gorge. Elle prit le temps de boire un peu d'eau avant d'oser reprendre la parole.
-Ca fait combien de temps?
Pas de jugement, pas de jugement, Victoria! Elle en avait vu, en Italie surtout, où les moeurs semblaient plus libérées - semblaient seulement. Elle avait comprit que ce n'était pas un choix même si beaucoup rentraient ensuite dans le "droit chemin" en épousant des jeunes femmes de leur rang, mais qui savait ce qu'ils faisaient vraiment à leurs clubs? Elle ferma les yeux, inspirant profondément par le nez avant d'oser poser l'autre question. Il avait dit "je suis avec un homme" et pas "j'aime les hommes" la différence était limpide. C'était sérieux. Il n'y en avait qu'un.
-Je le connais...?
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Sujet: Re: That's alright with me ➳ James Lun 11 Juin - 16:03
Déjà pâle de nature, James devenait livide, un vrai fantôme. Cette révélation, cette tempête dans un verre d'eau, venait de tout gâcher dans ce repas se voulant léger, loin des problèmes de la guerre. Juste un déjeuner entre cousin, rien de plus. Ce secret, il le gardait depuis si longtemps, presque personne n'était au courant. Il y avait bien sûr quelques conquêtes, ces derniers gardaient le secrets car ils risquaient gros aussi, Isidore bien sûr, et Margot. Mais cette dernière n'en avait rien à faire, le journaliste lui faisait entièrement confiance. Pour le reste du monde, il ne valait mieux pas en parler. Les sanctions encourues pour les homosexuels étaient immondes, sans compter le déshonneur familial. Il avait assez critiqué Alfred pour ne pas le suivre sur ses traces. Alors cela restait un secret bien enfoui, un fardeau à porter.
La main de Vicky n'avait pas bougé, il ne voulait pas regarder son visage mais osa un rapide coup d’œil. Aussitôt ses yeux clairs regardaient fixement la table et continuait de trembler. Il avait vu son visage passer de la douceur à la surprise, l'étape suivant devait être la colère, normalement. Cela se passait toujours ainsi aux peu de personnes qui en avaient parlé à quelqu'un dont on ne sait pas la réaction sur le sujet. Il essayait de se redonner une contenance quand la serveuse passa à leur table.
« Madame, monsieur, tout se passe bien? Euh... oui, oui parfait, merci. »
James n'avait même pas tourné la tête, dit un mot. Il essuyait ses mains moites sur la serviette, essayait de calmer ce cœur partit au grand galope de la peur, mais il ne disait toujours pas un mot, il avait trop parlé, trop révélé. Il aurait aimé que Victoria lui dise « arrêtons cette conversation, on n'en parle plus » et qu'elle lui fasse comprendre qu'elle garderait ce secret, sans faire d'autres manières. Alors, comme souvent, James aurait repris un peu de poil de la bête à parler d'autres choses, au début de manière un peu gauche puis aurait fait comme si de rien n'était. Mais lorsqu'il releva les yeux dans un soupir, il sut que ce n'était pas vraiment fini. Si Victoria voulait poser d'autres questions, il ne voyait pas lesquelles, à part certaines beaucoup trop personnelles.
« Ca fait combien de temps? Hum … »
Ah oui, il y avait cette question là. Avec cette personne ou de manière générale ? James se tordait machinalement les doigts, faisait semblant de réfléchir. Il connaissait bien sûr la réponse, au jour près, et pourrait lui raconter comment leur histoire a commencé. Mais ce n'était bien sûr pas le sujet, et il gardait ça bien pour lui. Sa voix s'était posée, empreinte d'une gravité teintée d'une certaine peur, mais il essayait de se retrouver un peu.
« Une dizaine d'années. Avec hauts et bas, sans grande exclusivité. »
Chacun avait été voir ailleurs bien sûr, et il y a eu des moments où ils ne se parlaient plus pour des raisons grotesques, ou par jalousie. Avant de reprendre presque comme avant. Aimantés l'un à l'autre, les à côtés ne comptaient qu'à moitié. Dire que sa famille voulait qu'il ait une vie stable, l'ironie du sort voulut qu'il soit en couple avec la même personne depuis dix ans, dommage que d'être avec une personne du même sexe soit interdit. Il la regardait d'un air « c'est bon, t'as fini ? » mais le message n'avait pas l'air de passer.
« Je le connais...? »
Machinalement, il eut un petit sourire au coin de la bouche. Comment ne pas le connaître ? Il était une personnalité à la mode, un mondain de premier ordre, on pouvait dire qu'ils étaient assortis de ce point de vue là. Ce sourire s'accompagna d'un petit rire nerveux.
« On peut difficilement ne pas le connaître. »
Il n'avait pas envie d'en dire plus, il avait déjà dit son secret, mais il n'avait pas envie de trahir le secret d'un autre, surtout quand on l'aime autant que lui. Mais Victoria n'allait pas le lâcher. Il résista un petit temps, à base de « non », de silences et de regards noirs. Mais Victoria allait sans doute suspecter tout le gotha londonien, et observerait son cousin à chaque sortie pour voir avec qui il pouvait se montrer proche.
« Je pensais que ce serait plus évident que ça, vu le temps que je passe avec lui. L'avantage d'avoir un meilleur ami depuis l'université, personne ne pense à mal … Avec qui me vois tu à toutes les soirées ? Qui m'habille la moitié du temps ? Qui habille un partie de Londres ? Toi tu le détestes, moi je l'aime … »
En faisant deviner, il ne donnait pas le nom d'Isidore, Victoria trouvait toute seule, presque comme une grande.
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Sujet: Re: That's alright with me ➳ James Lun 2 Juil - 16:40
Victoria avait l'impression qu'elle ne connaissait plus James. Pendant un moment elle se demanda ce qu'il pouvait dissimuler d'autre. Aimer les hommes quand on en était un... tout dans son éducation, de sa classe sociale à son pensionnat pour jeunes filles où on leur administrait même des cours théologiques, lui disait que c'était contre nature, qu'il y avait quelque chose de malsain là dedans et que clairement, James avait été mal influencé. Et d'un autre côté, l'ouverture d'esprit qu'elle avait gagnée depuis qu'elle avait rejoint l'armée lui disait complètement autre chose, que James était toujours le même homme, l'ancien adolescent avec lequel elle passait des étés merveilleux à rire, lire, et se promener dans la propriété familiale galloise où les Alistair étaient toujours les bienvenues - sans leur père, bien évidemment. Et garder ce secret, pendant toutes ces années, que personne ne le sache, car vu la conversation entre sa belle-mère et la soeur de celle-ci, personne ne savait dans la famille les inclinations de James, supporter les sous entendus de toute la famille, y comprit les siens ne serait-ce que quelques instants plus tôt... Victoria se sentait affreuse, d'avoir participé sans le savoir à ce petit jeu de torture. Elle savait aussi que bien que journaliste, auteur, "artiste", comme dirait son père avec un rien de condescendance, il ne collait pas du tout au profil sulfureux qu'on leur accordait en général. Elle le connaissait après tout! Croyait le connaître...
Le temps s'était arrêté pendant une minute, impossible de dire ce qu'il se passait autour d'eux. Et puis il fallait bien reprendre contenance. Une pratique aurait été de se lever et de quitter l'endroit sans un mot, et de bien sûr tout raconter à sa famille. Elle l'aurait peut être fait, avant, bien qu'elle n'avait jamais été du genre à aimer tyranniser les gens, étant plutôt la victime elle-même pendant ses années de pensionnat. L'autre était de rester ici et d'essayer de comprendre. Pas de comprendre "pourquoi il aimait les hommes" ou plutôt "cet homme", ça aurait été tout aussi difficile que d'expliquer pourquoi elle était tombée amoureuse de Karol pour qui elle tremblait toutes les nuits, plutôt que de rester à attendre que Teddy ne cesse de l'éviter pour jouer les importants. Mais plutôt "comment", comment s'en était-il rendu compte? "Qui" également, bien qu'elle était un peu plus frileuse sur la question, redoutant d'en apprendre sur des gens qu'elle fréquentait tous les jours. Comme quoi, on ne connait jamais vraiment son entourage, même quand il vous est aussi proche que votre propre cousin. Le silence perdura quelques instants après le passage de la jeune serveuse qui n'avait clairement aucune idée du drame qui était en train de se dérouler à cette petite table qu'elle servait tous les jours, ayant sans doute obtenu le poste suite à l'enrôlement du jeune homme qui l'occupait avant elle. Enfin, Victoria osa l'une des questions qui lui brûlaient les lèvres. La réponse de James fut hésitante. Come on, mate, you did not come that far to only go that far. Il était stressé, Victoria le voyait bien à sa manière de se tordre les mains, à hésiter, à fuir son regard...
-Hum... Une dizaine d'années. Avec hauts et bas, sans grande exclusivité.
Eh bien... apprendre la vie dissolue de James en plus de cela ne l'enchantait pas tant que cela, mais elle avait ouvert la boite de Pandore, à elle d'assumer ce qui pouvait bien s'y trouver. Elle osa une deuxième question, avant de prendre son verre d'eau. Elle souhaita un bref instant qu'il y ait un de ces tord boyaux de Conway à l'intérieur plutôt que le plat liquide. Alors qu'elle se resservait, James amorça une réponse, hésitant toujours:
-On peut difficilement ne pas le connaître.
Victoria leva un sourcil tout en observant la montée de l'eau dans son verre, puis reposa la carafe avant d'approcher le liquide de ses lèvres.
-Je pensais que ce serait plus évident que ça, vu le temps que je passe avec lui. L'avantage d'avoir un meilleur ami depuis l'université, personne ne pense à mal … Avec qui me vois tu à toutes les soirées ? Qui m'habille la moitié du temps ? Qui habille un partie de Londres ? Toi tu le détestes, moi je l'aime …
Alors que Victoria avalait la seconde gorgée, un déclic se fit dans sa tête. Il ne parlait quand même pas de...? Sous le choc, le deuxième de ce déjeuner, elle recracha son verre, en ayant un mouvement de recul, s'étouffant avec et le faisant tomber. Elle se mit à tousser, attirant l'attention autour de leur table. En un instant, alors qu'elle tentait maladroitement de reprendre son souffle, les quelques serveuses furent autour d'eux, tentant de se rendre utiles. Victoria eut une dernière quinte de toux, reprenant tant bien que mal une respiration normale, faisant signe qu'elle allait bien, que ce n'était rien. Elle sentait la chaleur sur ses joues qui étaient pourtant bien pâles depuis ces quelques dernières minutes. Une main sur sa poitrine, elle reprit contenance, et les serveurs s'éloignèrent, les conversations reprirent leur cours sur les tables autour d'eux. La jeune femme replaça sa chaise et eut un regard dépité vers sa jupe mouillée. On lui apporta un nouveau verre et l'autre fut débarrassé du plancher. Elle attendit que tout le monde se calme pour jeter un regard glaçant à James. D'une voix encore rauque de ce petit incident, elle réussit à articuler à voix basse:
-Que tu aimes les hommes, bon, passe encore, je me ferai une raison et éviterai toutes les conversations entre ta mère et ma belle-mère. Mais lui??? Je sais que cela arrive à tout le monde de ne pas avoir de goût, mais je pensais que tu étais l'exception qui confirmait la règle. James! Sérieusement?
S'il y avait bien une personne qui échappait à son précepte de ne jamais faire de mal à son prochain, c'était bien celui dont elle avait deviné le nom sans trop de difficulté avec ces quelques éléments: Isidore Wood. Cet espèce de mal élevé, condescendant, et le tout Londres courrait après ses créations. Victoria le trouvait pourtant sans talent et ne comprenait pas cet engouement.
Elle jeta un nouveau regard à James et ne put s'empêcher de fondre devant son expression. Elle croisa son regard et le fou-rire la gagna. Un moyen comme un autre de faire retomber la tension.
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James Alistair
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Sujet: Re: That's alright with me ➳ James Mer 3 Oct - 18:36
Mais pourquoi Victoria avait besoin d’en savoir autant ? Que les gens pouvaient être curieux … pensa l’homme dont la curiosité faisait la base de son job. Mais on touchait du domaine de l’intime, du personnel le plus total, personne n’avait besoin de savoir avec qui il était. A la base, personne ne pensait qu’il était en couple, ça laissait une zone grise à conserver pour soi. Vicky avait déjà eu assez d’informations en connaissant le grand secret de James, pourquoi creuser encore ? Mais quitte à faire des confidences, autant y aller. Après tout sa cousine n’avait exprimé aucun dégoût, aucune horreur n’était sortie de sa bouche sur la honte qu’il jetait sur la famille, aucune menace de le jeter en prison n’avait été mentionnée, elle semblait compréhensive. Mais la compassion allait s’arrêter là, il le savait. Combien de fois avait-il entendu la rousse face à lui critiquer Isidore, de façon toujours injuste et biaisée. Et de l’autre côté, Isi avait déjà lancé quelques piques sur Victoria. Les deux ne s’aimaient pas parce que … parce que. Il aurait pu être avec n’importe qui, Pierre, Paul, Jacques, il aurait peut-être eu moins peur de lancer le nom. Là, non seulement il ne voulait pas révéler le secret de son amant mais savait aussi que cela ne plairait pas à sa cousine. Sa petite charade avait laissé Vicky sans un mot, sans doute n’avait-elle pas deviné. Elle ne comprit qu’au moment de boire, donnant l’effet de cracher son eau par surprise. James avait eu le temps de reculer sa chaise dans un grand bruit pour éviter l’éclaboussure. Bien sûr, les regards se tournèrent vers eux, les serveuses accoururent et James eut un léger répit de quelques longues secondes. Vicky se reprit tant bien que mal.
« Que tu aimes les hommes, bon, passe encore, je me ferai une raison et éviterai toutes les conversations entre ta mère et ma belle-mère. Mais lui??? Je sais que cela arrive à tout le monde de ne pas avoir de goût, mais je pensais que tu étais l'exception qui confirmait la règle. James! Sérieusement? »
Tant de méchancetés en si peu de mots le laissa sans voix. Ses grands yeux étonnés et sa bouche entrouverte prouvait son incrédulité. Il ne s’attendait ni à un soutien de sa part concernant son secret ni autant de méchanceté sur Isidore. Cela ne ressemblait pas du tout à Victoria, cela était plus … hé bien lui à dire vrai. Puis se produisit l’impensable. La jeune femme se mit à rire, un fou rire nerveux, incontrôlable. Apparemment sa tête de poisson étonné avait produit un autre effet sur la jeune femme. Alistair n’aimait ni qu’on le juge, et encore moins qu’on se moque de lui. Son visage changea d’expression, vexé avec ses sourcils froncés et son visage plus fermé.
« Juge et moque toi, il n’y a rien de drôle. »
Il avait quitté la table pour moins que cela, susceptible comme il était. Mais il voulait finir de vider son sac, au point ils en étaient.
« Et oui, sérieusement. Tu ne l’aimes pas sans prendre même avoir pris le temps de le connaître. Je le connais depuis mon entrée à Cambridge, je suis à même plus à le juger. Puis ce n’est pas comme si j’allais le présenter officiellement à quelqu’un, donc la notion de goût ne se pose même plus. Il soupira et lança sa dernière pique. Puis on ne choisit pas vraiment qui on aime, tu le sais aussi bien que moi. »
Il avait besoin d’une dernière méchanceté, par principe de défense. Un nouveau soupir et il se calma. Elle lui avait assuré qu’elle ne dirait rien, il retenait surtout cela de la conversation et cela lui suffisait. Il n’irait pas en prison et ne serait pas la risée de la famille, du moins pas tout de suite, ni à cause de Vicky.
« Tu es la première à qui je le dis ici. Ceux qui le savaient se trouvaient à Paris et y sont sans doute restés. Ici à Londres, personne n’est au courant, on ne sait jamais à qui vraiment faire confiance. C’est peut être évident mais je tiens à le dire : tu ne le dis à personne, jamais. Il y a déjà un Alistair parti en prison, je ne veux pas être le second. Puis un jour, le problème ne se posera plus, j’en aurais marre et je ferais un mariage de raison. Et sache qu’il y a beaucoup plus d’hommes qui font cela que tu ne penses. De femmes aussi, on tient tellement aux apparences. »
Un discours calme mais fataliste, ruminé depuis quelques années, concluait cette confession inattendue et difficile. Jetant un œil à sa montre, l’heure tournait à sa faveur pour mettre fin à ce repas un peu éprouvant malgré tout. Les deux jeunes gens se levèrent pour payer leurs consommations et il raccompagna Vicky au métro.
« J’espère que la prochaine fois, je pourrais manger tranquillement. Si c’est pour avoir un repas stressant, je mange chez ma mère. Allez. »
Après un dernier au revoir, James retourna à son rythme au Times, il n’avait aucune envie d’y retourner, son esprit toujours retourné d’avoir avoué son plus grand secret, surtout de manière si impromptu …